Les chrétiens et la politique - France Catholique
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Saint Benoît, un patron pour l'Europe
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Les chrétiens et la politique

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Nos confrères de Réforme ont demandé à des personnalités protestantes de « dire ce qu’elles feraient si elles accédaient à la fonction suprême et quels étaient leurs souhaits pour le protestantisme et le monde ». Cette enquête nous intéresse dans la mesure où elle illustre ce que peut être la différence chrétienne en politique, tout en provoquant une nécessaire distance critique. Nos amis réformés semblent, en effet, partisans d’une réduction progressive, lorsqu’elle n’est pas drastique, du budget de la défense nationale. Ainsi Laurent Schlumberger, président du Conseil national de l’Église protestante unie de France, déclare : « J’engagerais une sortie de la politique de dissuasion nucléaire, pour reverser les économies réalisées dans l’éducation et la recherche, domaines dans lesquels la France est en mauvaise posture. » C’est là une option assez singulière, à l’heure où la plupart des formations politiques sont d’avis de plutôt augmenter les dépenses militaires, pour que la France puisse faire face à ses engagements internationaux, et même à la menace terroriste qui pèse sur elle. Il est vrai que la force de frappe nucléaire est susceptible d’une réflexion stratégique pour discerner sa pertinence dans un contexte qui n’est plus celui de l’époque où le général de Gaulle fondait notre défense sur la dissuasion. Mais là encore les jugements de la plupart de nos experts ne vont nullement dans le sens d’un abandon de notre force nucléaire. Y aurait-il un parti pris pacifiste, proche du souci évangélique de paix universelle ? On peut le penser, mais la tradition chrétienne n’a jamais préconisé le démantèlement des moyens de défense, dès lors que les menaces extérieures les justifient amplement. C’est bien la preuve que la définition d’une différence chrétienne en politique fait bien débat, du moins dans l’application pratique des principes. On pourrait aussi prolonger l’examen à propos de l’attitude à observer à l’égard de l’immigration. On y retrouverait les mêmes contradictions. Ce n’est pas une raison pour autant de renoncer à toute différence évangélique dans le domaine des engagements civiques. Quand, dans la même enquête de Réforme, le professeur Philippe Rognon rappelle l’exemple de Jacques Ellul, intervenant comme chrétien là où on ne l’attendait pas, il donne un conseil précieux. Ellul fut un rare éclaireur en son temps, d’une belle lucidité en beaucoup de domaines où il fut précurseur. L’état de notre société, la situation chaotique du monde réclament de nous un effort d’élucidation en proportion des bouleversements en cours. Pourquoi les chrétiens ne joueraient-ils pas, en dialogue avec les autres, un rôle d’éclaireurs, en référence à la profondeur de la Révélation et à la richesse de leur Tradition ? 
Un nouveau livre du P. Marie-Antoine dans les librairies fin février, titre et sous-titre en décrivent bien le contenu: « Religion et Politique – Des principes aux réalités ». Et dans le bandeau: « Chrétien et citoyen en France » Couverture_2.jpg Écrit en 1871, au lendemain la défaite de 70, de la Commune, de l’occupation allemande, de la perte de l’Alsace et la Lorraine, et à la veille d’élections importantes… avec la restauration de la monarchie possible comme on le sait. La vérité de l’Évangile, immuable, sur laquelle il s’appuie indéfectiblement, met toujours le P. Marie-Antoine en position de dépasser la conjoncture du moment et d’être lisible à toutes les époques. C’est le cas, plus que jamais, de ce livre bien adapté aux événements que nous vivons en 2017. Il s’agit d’un mince volume de 86 pages, au prix public de 9,50 €. Vous trouverez en pièce jointe sa présentation. Jacqueline Baylé

 

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