Le silence du Pape - France Catholique
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Van Eyck, l'art de la dévotion. Renouveau de la foi au XVe siècle
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Le silence du Pape

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Au terme de la cérémonie du souvenir au Mémorial de la Shoah, ce lundi 11 mai 2009, le chœur des jeunes a chanté le bouleversant « Ani Maamin », « Je crois », et immédiatement après, l’hymne national « Ha Tikva », « l’espérance ».

Un espérance dont le Pape a voulu être témoin, au cœur des ténèbres évoquées par ce mémorial où reposent les cendres de victimes des crématoires de différents camps de l’horreur.

Mais il a choisi le « silence » du souvenir, de la prière, et de l’espérance. On lui a reproché, certains n’ont pas compris, qui attendaient là de grandes déclarations. Ils parlent de « ratage ». Isabelle de Gaulmyn a bien saisi cet aspect de Benoît XVI : le pape « incompris ». Il prend nos idées reçues à contre-pied.

La grande déclaration, le Pape l’a faite d’emblée à l’aéroport. Il a évoqué la « tête répugnante » de l’antisémitisme, il a déclaré d’emblée qu’il venait honorer la mémoire de Six Millions de juifs victimes des atrocités nazies. Et il a tenu à aller à Yad vaShem dès de premier jour de son voyage en Israël. Des paroles. Des gestes éloquents.

Et puis, voilà : « Je suis venu pour rester en silence », a annoncé le Pape. Or ce silence n’a pas été compris. On n’a pas compris que, pour le pape bavarois, ce « cri » des victimes « résonne encore dans nos cœurs », impose le silence.

Silence dont Benoît XVI tire l’inspiration des Lamentations de Jérémie : « Les faveurs du Seigneur ne sont pas finies, ni ses compassions épuisées ;
elles se renouvellent chaque matin, grande est sa fidélité !
Ma part, c’est Dieu ! dit mon âme, c’est pourquoi j’espère en lui. »
Le Seigneur est bon pour qui se fie à lui, Pour l’âme qui le cherche.
Il est bon d’attendre en silence le salut de Dieu ». (Lm 3, 22-26).

Benoît XVI a dit sa gratitude pour qui lui a justement permis d’être là, en silence : « Chers amis, je suis profondément reconnaissant envers Dieu et envers vous de cette occasion qui m’a été donnée de m’arrêter ici, en silence ».

Et ce n’est pas pour déplaire à la majorité des Israéliens qui se méfient des grandes déclarations.

NB