"Le sens de l'humour" - Est-il possible d’aimer à nouveau après la mort de l’être aimé ? - France Catholique
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« Le sens de l’humour » – Est-il possible d’aimer à nouveau après la mort de l’être aimé ?

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Le titre, le sens de l’humour, pourrait paraitre particulièrement inapproprié car il traite d’un sujet difficile : comment vivre et aimer après un deuil ? Mais il le fait avec délicatesse, en gardant une certaine distance, sans pourtant gommer l’émotion et la sensibilité, qui passent justement par un regard teinté d’humour sur ses personnages : Elise est une jeune veuve qui vit avec son fils Léo, âgé d’une dizaine d’années. Elle a une liaison avec Paul mais à cause de son deuil, elle se refuse à se laisser aimer et à entrer pleinement dans la relation.

Elise est filmée avec une grande tendresse : on devine sa blessure et on comprend ses réactions vis-à-vis de Paul. Il y a la perte qu’elle n’a pas encore assumée et la peur éprouvée devant le risque de voir une nouvelle fois son amour détruit. Paul use de patience et de délicatesse mais il aime Elise et ne peut qu’être blessé à son tour par ses réactions imprévisibles. C’est Léo qui va permettre à sa mère d’accepter l’amour de Paul et de s’y laisser aller car Léo a besoin d’un père et Paul lui irait très bien. Il ne veut pas vivre dans un vase clos étouffant avec sa mère, qu’il aime mais qui ne peut pas lui suffire.

Sa présence agit aussi sur Paul, célibataire déjà endurci, qui réalise, avec Léo, ce qui lui manque cruellement. Sans discours, ni lourdeur, on voit Léo réussir à rapprocher ces deux êtres qui ne veulent que s’aimer. Une des dernières scènes en choquera peut-être certains mais ils auraient bien tort car elle est très belle : Elise, qui est enceinte de Paul, prend rendez-vous pour un avortement ; mais les vannes lâchent et Elise se met à pleurer sans rien dire : enfin elle avoue sa souffrance et son désir de se laisser aller à l’amour de Paul.

Seules les images nous permettent de comprendre qu’elle a changé d’avis. Le film montre aussi la désespérance créée par la mort quand elle signifie la disparition totale d’un être ; Elise est en effet juive mais non pratiquante et on la devine non croyante. C’est aussi pour cela qu’elle est si difficile à consoler. Ce qui ne veut évidemment pas dire que la mort d’un être aimé est plus facile à supporter pour les croyants ! C’est seulement qu’ils apprennent à expérimenter une autre forme de présence. Et en ce sens ce film s’adresse à tout le monde.

http://www.lalsace.fr/loisirs/2014/02/26/elise-paul-et-leo-ou-une-existence-a-reconquerir