Le sens de l'Histoire... - France Catholique
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Van Eyck, l'art de la dévotion. Renouveau de la foi au XVe siècle
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Le sens de l’Histoire…

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Les dimanches se suivent et ne se ressemblent pas. Il y a quinze jours la manifestation pour tous, hier la manifestation du « mariage pour tous ». Celle d’hier était, d’évidence, beaucoup moins importante, mais ses organisateurs disposent d’autres atouts que de la foule militante. Celui d’une majorité politique, celui des médias qui, qu’on le veuille ou non, sont les vecteurs consentants d’une certaine culture qui nous a menés justement à ce projet de loi. Cette culture était d’ailleurs fort bien représentée hier soir, au Théâtre du Rond-Point des Champs Élysées, où, à l’initiative de Pierre Bergé, le Tout-Paris du spectacle retrouvait celui des médias pour soutenir la même cause.

C’est, de fait, très difficile de se battre contre une culture dominante qui prétend représenter ce que Hegel appelait l’Esprit du monde. Un esprit qui commande à la marche même de l’Histoire. Mais attention, c’est une interprétation tout à fait superficielle qui donne à penser que les jeux sont faits d’avance et qu’il est vain de se dresser contre le flot de la modernité. Pour prendre un seul exemple, celui de la naissance du christianisme, il est certes possible de lire le dessein de la Providence dans l’expansion de la Foi chrétienne à l’intérieur du bassin méditerranéen. Mais c’était humainement imprévisible. Les historiens du premier siècle considéraient avec dédain cette petite secte de gens originaux, tout à fait exculturés par rapport à l’Antiquité païenne. Eh bien, une civilisation chrétienne naîtra à l’encontre des formidables obstacles du paganisme.

Pour prendre un autre exemple, on a cru, au XVIe siècle, à un effondrement de l’Église catholique. La Réforme semblait tout emporter sur son chemin et la Rome des papes incapable de s’opposer à la culture dominante. C’est précisément à ce moment que la Contre-Réforme catholique s’affirme en force avec Thérèse d’Avila, Ignace de Loyola, et par la suite l’École française et ses multiples rameaux spirituels. Tout cela pour dire qu’aucune bataille spirituelle ou culturelle n’est perdue d’avance. Ce n’est pas l’alliance du show-biz et des médias, rehaussée par toutes les paillettes du Rond-Point, qui doit nous impressionner. Un élan peu prévisible est apparu ces derniers mois et il aspire encore à monter en puissance pour convaincre les esprits et les cœurs. À nous de l’intérioriser toujours plus pour être dignes de la cause magnifique qui est la nôtre !

Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 28 janvier 2013.