Le mode de vie totalement nouveau de Jésus - France Catholique
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Van Eyck, l'art de la dévotion. Renouveau de la foi au XVe siècle
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Le mode de vie totalement nouveau de Jésus

Traduit par Bernadette Cosyn

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« En dehors de condamner l’adultère » écrit Thimothy Egan pour le New York Times, « le Christ n’a jamais rien dit sur qui vous étiez autorisé à aimer ».

Son œuvre L’Eglise Catholique est malade du sexe se présente comme une harangue digne d’un tabloïd de bas étage, bien qu’il reflète ce que beaucoup de libéraux d’Amérique voudraient penser.

Egan ressort le pape Alexandre VI pour sa scandaleuse vie privée, et Jules II et, apparemment uniquement dans le but de montrer que l’Eglise Catholique est lamentablement ignare et en rien pertinente dans son enseignement sur la sexualité, Pie IX.

Egan se livre également à la présentation « de rigueur » de ses références, nous disant qu’il est/ a été catholique, qu’il a été instruit par des Jésuites impartiaux. Mais il ne sait rien et n’en a cure.

Je n’ai pas la place pour répéter toutes les faussetés, sornettes et refus sectaires d’envisager les arguments contraires, ou pour l’agacer à les découvrir. « Les femmes devraient être prêtres » dit-il. Rien que ça.

Mais puisque plein de catholiques répètent ce bobard de Jésus ne disant presque rien de la sexualité, regardons ce qu’il a vraiment dit. Jésus a scandalisé les gens de deux façons : par son infinie miséricorde envers les pécheurs et par son intransigeance envers le péché.

Ses apôtres ont été choqués de le trouver parlant à la Samaritaine, mais eux et d’autres ont été absolument consternés qu’il élève jusqu’aux cieux la barre de la moralité. « Vous avez entendu qu’il a été dit : tu ne commettras pas l’adultère. Mais je vous dis que celui qui regarde une femme pour la désirer a déjà commis l’adultère avec elle dans son cœur » (Matthieu 5:27-28).

Ce n’est pas uniquement la condamnation d’un comportement. Jésus condamne l’attitude du cœur, que l’adultère soit ou non consommé. Cela concorde avec tout le reste des exhortations à couper le souffle et – sans l’aide de Dieu – impossibles à suivre, résumées ainsi : « pour vous, soyez parfaits comme votre Père du ciel est parfait ».

Jésus n’a jamais fermé les yeux sur l’immoralité sexuelle, il ne l’a jamais non plus placée dans une catégorie spéciale comme moins grave et moins condamnable que d’autres catégories de péchés. Quand les Pharisiens viennent se plaindre que ses disciples ne se lavent pas les mains avant de manger, Jésus les réprimande, disant que la nourriture qui pénètre le corps de l’homme ne le souille pas, mais que ce qui vient de l’intérieur de l’homme le fait.

Sa métaphore est scatologique. La nourriture qui pénètre le corps de l’homme est évacuée par les voies naturelles. Mais ce qui vient du cœur est ce qui souille réellement l’homme. « Car de l’intérieur, venant du cœur de l’homme, proviennent les mauvaises pensées, fornication, vol, meurtre, adultère, cupidité, méchanceté, tromperie, débauche, jalousie, calomnie, orgueil, déraison » (Marc 7:21-22).

Notez qu’obscénité, fornication et adultère sont tous camarades dans un sac à malice de toutes les mauvaises choses, incluant calomnie, cupidité, jalousie, vol et meurtre. Jésus ne prétend pas que la fornication est aussi mauvaise que le meurtre ; il dit que la fornication est mauvaise, tout comme le meurtre est mauvais. Cela souille votre cœur. Cela sent plus mauvais que les souillures sur votre corps.

Les choses s’améliorent. Quand les Pharisiens l’invitent à entrer dans le débat sur les causes licites pour répudier son épouse, Jésus laisse le débat de côté pour faire appel au-delà de la loi de Moïse, qui a accordé des concessions aux hommes en raison de la dureté de leurs cœurs déchus.

Il fait appel à la Création et à l’intention du Créateur avant la Chute : « n’avez-vous pas lu que Celui qui les a faits au commencement les a faits mâle et femelle et a dit ‘pour cette raison l’homme quittera son père et sa mère et sera uni à son épouse tous deux ne feront plus qu’une seule chair’. Donc ils ne sont plus deux mais une seule chair. Par conséquent, ce que Dieu à uni, que l’homme ne le sépare pas » (Matthieu 19:4-6).

Paul comprend ce point et y insiste, reprenant l’enseignement de Jésus à deux reprises en citant le verset de la Genèse (Ephésiens 5:31 et 1 Corinthiens 6:16). Jésus prêchait aux Juifs tandis que Paul se met à baptiser les nations. Jésus n’avait pas besoin de faire la morale aux Juifs concernant certaines déviances sexuelles qui tenaient les païens sous leur emprise, pas plus que Isaac Jogues n’avait besoin de prêcher contre le cannibalisme auprès des Français. (NDT : Isaac Jogues est l’un des premiers missionnaires évangélisateurs des Amérindiens.)

De plus, l’argument ‘a fortiori ‘ s’applique. Si imaginer avoir des relations sexuelles avec une femme qui n’est pas votre épouse est interdit, même si Dieu les a fait mâle et femelle dès le commencement, nous n’avons pas besoin de demander ce qu’il en est de relations entre un homme et un autre homme. La Loi de Moïse condamnait ce comportement dans les termes les plus sévères, et quand Jésus cherche un modèle du mal pour comparer le châtiment des villes qui ne croient pas, il se tourne vers Sodome et Gomorrhe (Matthieu 11:23-24).

Mais Paul prêchait chez des païens, pour qui toutes les formes de vices sexuels étaient acceptables. Ils étaient comparables aux Iroquois qui devaient cesser de consommer de la chair humaine. Donc Paul ne se contente pas de condamner les pratiques homosexuelles. Comme Jésus, il fait référence à la Genèse et aux conséquences de la Chute : l’esprit obscurci et la volonté pervertie.

Il en découle que l’homme fait ce qui est contraire à la nature, tant du point de vue théologique que du point de vue sexuel. Ils échangent la gloire du Dieu incorruptible pour des images d’hommes périssables – ou pire d’animaux, oiseaux, serpents ; et pour punir leur folie, Dieu les abandonne à leurs appétits ignobles, et ils violent la structure de la Création et leur propre corps, les hommes avec les hommes et les femmes avec les femmes.

Paul énumère ces péchés parmi d’autres dans une liste, une liste qui résonne comme ce que Jésus disait aux Pharisiens, car les païens étaient « remplis de toutes sortes de perversions et de méchanceté, convoitise, malice. Remplis de jalousie, de désirs de meurtre, d’esprit de querelle et de tromperie, de malveillance, ils étaient cancaniers, calomniateurs, haïssant Dieu, insolents, hautains, vantards, créateurs de mal, rebelles à leurs parents, sans jugement, sans loyauté, sans cœur ni pitié » (Romains 1 : 29-31).

Mais maintenant, ils ont à marcher dans la lumière. Un mode de vie totalement nouveau se présente à eux, en adéquation avec leur nature de créature. Donc Paul a prêché aux païens ce que Jésus a prêché aux Juifs.

Peut-être que quelqu’un du Times pourrait daigner ouvrir la Bible de temps à autre ?


Anthony Esolen est conférencier, traducteur et écrivain.

Illustration : « Les Anges de Sodome » par Gustave Moreau, vers 1890 [musée Gustave Moreau, Paris]

Source : https://www.thecatholicthing.org/2018/09/05/jesus-wholly-new-way-of-life/