Le désarmement de l'Eta à Bayonne - France Catholique
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Le désarmement de l’Eta à Bayonne

8 avril 2017

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La ville de Bayonne a accueilli ce 8 avril 2017 une conférence aux accents inhabituels dans la cité. Le miracle de Bayonne s’est produit dans l’étonnement des uns, la perplexité des autres car on attendait ce jour, mais l’incrédulité avait appris de la défiance la règle de précaution nécessaire.

Le Mouvement ETA connu pour son engagement politico militaire depuis 1959 , date de sa création, remettait les armes aux autorités françaises par l’entremise du Maire de la ville J.-R. Etchegaray. avocat de profession. Il s’agissait de localiser sur le territoire français des caches d’armes en huit lieux désignés dans le Département 64 et qui furent sécurisés par la police à la suite de cette information.

En présence de la délégation de vérification internationale composée de personnalités mandatées par les institutions publiques, le document final déclarant le désarmement du mouvement était transmis par le représentant du Vatican en la personne de l’archevêque de Bologne, le pasteur révérend de l’église protestante de l’Ulster, et de membres de cette délégation dans les salons de la ville.

Une opération discrète sans incident sans publicité qui eut lieu avant le rassemblement populaire de milliers d’Artisans de la Paix des deux versants des Pyrénées réunis dans le quartier historique de la ville Saint André appelé “petit Bayonne” pour des prises de parole et la diffusion de l’information.

Il faut noter la présence du conseiller à la Justice du président Mitterrand lors de sa présidence, qui lut le document final avec une émotion personnelle partagée par le public qui mesurait les années de travail accompli par cet homme de l’ombre de l’Elysée.

Le travail de longue haleine des mouvements pacifistes sur le territoire basco espagnol a obtenu ses résultats.

Chacun connaît le labeur politique accompli par les partis de toutes obédiences au fil des circonstances graves et des violences subies par la société civile depuis plus de cinquante ans.

Les mouvements en faveur de la Paix instruits pour une grande part par les églises des provinces basques, furent les protagonistes de ces rencontres en faveur d’une société pacifiée tout au long de décennies passées.

En se souvenant des rencontres diocésaines à Aranxaxu tous les ans dans le couvent franciscain situé sur les hauteurs de la Guipuzkoa, à Armentia aux portes de Vitoria capitale de la province d’Alava, et Siège du gouvernement basque de l’Euskadi, à Bilbao autour de Notre-Dame de Begona, patronne de la province basque de la Bizkaye, ou encore en Navarre à Javier et au cœur des monastères et des communautés religieuses nombreuses sur les chemins de Compostelle..

Le cardinal Roger Etchegaray fut encore un artisan discret de ces rencontres ecclesiales en lien avec le Vatican.

Parmi ces rencontres à Armentia dans les environs de Vitoria eut lieu une rencontre mémorable de milliers d’artisans de la paix présidée par le Cardinal basque de Madrid Suquia et tous les évêques des quatre diocèses basques du nord de l’Espagne. L’évêque de Bayonne s’était joint à la rencontre par une missive de soutien.

L’église s’engageait sans retour en faveur d’une paix durable encore improbable mais désirée par les autorités religieuses directement en prise avec ce projet.

Pour ne citer que quelques mouvements partisans de la paix il faut mentionner Gesto por la Paz, Elkarri, Bakea bai, parmi bien d’autres au rayonnement plus diocésain ou paroissial au coeur des villes des provinces basques, chargés de soutenir et d’apaiser les conflits quand des drames survinrent, au fil du temps, divisant les cités, les communes et les familles.

J.-Fernandez pour Gesto por la Paz, Recalde pour Elkarri, et tant d’anonymes prêtèrent leur concours pour diffuser cette culture de paix au sein de la communauté autonome basque.

Prêtres, juristes, associatifs, humanitaires et humanistes, délégués des partis, syndicalistes et représentants du monde du travail collaborèrent dans des cercles d’études et de prière pour infuser le désir de la paix dans une société divisée et prompte à la violence.

Le programme officiel soutenu par le gouvernement basque Paz y Convivencia – la paix et le vivre ensemble – donnait au mouvement du rayonnement et de l’amplitude.

La Commission officielle portée par le gouvernement du président Urkullu instruira ce programme éducatif à tous les niveaux de la vie sociale, écoles, universités, entreprises, associations, syndicats, espaces culturels et médias, et fera l’objet d’un suivi et d’une diffusion désormais large qui n’a rien de commun avec le travail artisanal des pionniers de la paix des années 80 !

Une ère nouvelle se profile, le temps des meurtres et des assassinats politiques est révolu.

La génération suivante dès aujourd’hui cultive le temps de la culture et de la citoyenneté ou du vivre ensemble différent.

Le vivre ensemble a modifié le rapport de l’Euskadi avec les nombreux immigrants qui repeuplent les provinces basques.

Venus d’Amérique du Sud, du Maroc et de pays africains, la population des autochtones s’est enrichie de cette immigration économique nécessaire pour assurer les riches potentialités économiques régionales souffrant d’une démographie passive et d’un déficit notable.

D’autres défis attendent les chrétiens des diocèses basques.

Un monde autre est né, un autre monde est à portée de vie commune !

Père Fx Esponde

Pax Christi-Bayonne

Tél 0676618931 – 0962583463

https://fr.wikipedia.org/wiki/Euskadi_ta_Askatasuna