Le demi raz-de-marée électoral de Macron - France Catholique
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Le demi raz-de-marée électoral de Macron

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Avec la perspective d’une majorité absolue de plus de 400 députés à l’Assemblée nationale, le mouvement d’Emmanuel Macron est en marche vers une situation d’hégémonie politique sans précédent depuis longtemps dans l’histoire de la Vème République. Mais on aurait bien tort d’oublier un second phénomène sans précédent : l’énorme taux d’abstention de ce premier tour des législatives, plus de 50% des électeurs s’étant refusés à voter… Ce qui fait déjà dire, un peu rudement, qu’on a affaire aux députés « les plus mal élus » de l’histoire parlementaire française…

La désaffection de beaucoup d’électeurs s’explique probablement pour beaucoup par la déroute des partis traditionnels, PS et LR, minés par les dissensions, et discrédités l’un plutôt par les affaires, et l’autre plutôt par la pusillanimité et les palinodies de ses chefs, ralliés hâtivement au panache rose pâle de Macron.

Mais cette désaffection populaire s’explique aussi peut-être déjà par le sentiment obscur d’une dérive oligarchique de la démocratie, devant la captation successive de tous les pouvoirs par l’appareil de la « République En Marche » : outre le pouvoir exécutif du Président et de son gouvernement, le pouvoir législatif est certes en cours d’acquisition par la voie des urnes dans un grand entrainement collectif. Cependant, à cela s’ajoute la complaisance déjà démontrée par d’autres pouvoirs, au moins pour une large part : il y a d’abord le « quatrième pouvoir » représenté par le système médiatique très majoritairement gagné à Macron ; mais jouent aussi d’autres groupes d’influence, actifs au sein du monde financier et, comme on l’a vu au cours de la campagne présidentielle, au sein du pouvoir judiciaire.

En dépit, ou en raison du brio manoeuvrier remarquable manifesté par l’équipe d’Emmanuel Macron, tout cela n’est pas sans provoquer un certain malaise, dans cette France profonde qui a choisi pour l’instant le silence électoral. Même si c’est à une faible majorité d’abstentionnistes, c’est un silence qui n’est pas sans signification, et qui a déjà été remarqué en haut lieu. Et voilà qui n’est pas plus mal, si cela peut faire réfléchir.