Le concept de « Guerre sainte » est-il recevable ? - France Catholique
Edit Template
Van Eyxk, l'art de la dévotion
Edit Template

Le concept de « Guerre sainte » est-il recevable ?

913/

Copier le lien

L’ami Michel Canavaggio, dans son livre sur Claire Ferchaud, se heurte à une expression qui figure dans un texte laissant penser qu’il serait bon ou saint de prendre les armes pour défendre la Foi. N’y eut-il pas autrefois l’exemple de « saints guerriers », dont Saint Louis ? Ne peut-on penser à la Guerre de Vendée où les hommes prirent les armes pour justement rétablir les droits de cette Foi bien aimée ? Nous en discutons longuement au téléphone, et arrive alors l’inévitable : nous nous retrouvons à creuser comme d’authentique terrassiers les concepts divers qui tournent autour de cette notion de « guerre sainte »… promue avec exaltation et violence par le Coran. Mauvaise piste…

Le « Djihad » dans sa version où cliquettent les armes, tourbillonnent les condamnations à mort, n’existe pas dans l’évangile du Christ. Aucun exemple de violence n’est donné à méditer et pas plus à suivre : comment mettre de côté ce que Jésus dit à saint Pierre qui vient de fendre l’oreille de Malcus ? « Qui prend l’épée périra par l’épée », phrase ‘’singulière’’ qui me fait découvrir que Saint Louis a été ‘’singulièrement’’ averti, lui qui n’avait pris la Croix qu’en vue de la Foi à défendre. Certes, le premier impératif était de protéger les pèlerins victimes des musulmans : ont on ne peut oublier qu’ils s’étaient emparé par la force de ce qui n’était pas à eux, même si l’invention absurde de l’envol de Mahomet dans les bras d’un ange vient à point pour mettre le pied en terres juives et chrétiennes… puisque le Coran n’a eu, dès sa conception, d’autre visée majeure que de détruire la foi chrétienne en même temps que d’étendre sans fin l’aire de son influence. Mais le saint roi dut affronter les plus sévères échecs et de supporter l’épreuve de la maladie (même de la tentation charnelle dont il triompha grâce à une croix autour de son cou…) et enfin de la mort en pays lointain.

Autre exemple : que penser des Vendéens ? De leur Guerre qui fut empreinte d’épouvante ? D’abord une décision politique, un refus total de la conscription qu’avait décidée un Pouvoir obtenu par la violence la plus extrême, un gouvernement qu’il était parfaitement légitime de combattre tant son visage était celui de l’Injustice censée rétablir en France la Justice. La Guerre de Vendée ne fut donc pas une guerre sainte…

On a dit des Vendéens qu’ils étaient des « soldats du Christ » : en fait, ils étaient chrétiens depuis des siècles et des siècles en même temps qu’ils affichaient leur fidélité au Roi de France. En réalité, le roi et la foi allaient de pair. Faire revenir le roi équivalait à faire renaître la foi…

Créer des milices pour rétablir la foi chrétienne serait le plus sûr moyen de détruire la France. L’exemple donné par le Christ est éclairant : sa mission nécessitait de vaincre la mort, mais par le don de soi, la nécessité de « passer » par elle et ainsi de lui substituer la Vie ouverte par la Résurrection. Non par les massacres, les batailles, les orgies de sang versé, non par la mitraille, non par l’échafaud, non par le crime toujours inextricablement lié à la guerre.