Le calendrier chrétien - France Catholique
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Van Eyck, l'art de la dévotion. Renouveau de la foi au XVe siècle
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Le calendrier chrétien

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Chaque année qui commence est une invitation à se resituer dans le temps, afin de nous rappeler qu’il structure autant nos vies personnelles que l’histoire de notre commune espèce humaine. Notre temporalité est liée au cosmos, et tout d’abord aux rythmes de notre planète terre et de notre système solaire. Mais elle est aussi surdéterminée par des coordonnées proprement humaines, sociales, voire surnaturelles depuis que le christianisme est venu investir le calendrier. Symboliquement, l’effet est considérable. Les révolutionnaires ne s’y étaient pas trompés lorsqu’ils ont voulu supprimer ce calendrier complètement structuré par le cycle liturgique et les fêtes des saints. Arracher les esprits aux finalités supérieures que signifiait le calendrier chrétien, tel était leur but. But manqué, qui, à distance, nous apparaît un peu ridicule avec son prosaïsme agraire, même pas poétique. Pourtant, sa portée culturelle était considérable et elle est comparable à ce qui fut tenté par Mao Tsé Toung au triste temps d’une révolution culturelle qui voulait aussi arracher tout un peuple à sa culture et à ses symboles.

Le principal mérite du calendrier chrétien par rapport à l’éphémère calendrier révolutionnaire est de faire échapper le temps à ses repères purement naturels, ceux des saisons et des activités qui leur sont liées, pour renvoyer les esprits et les cœurs aux différentes étapes du salut et ainsi à une conception eschatologique qui fait éclater l’enfermement dans les cycles indéfiniment répétables du cosmos. Habitants de la Terre, nous ne sommes pas ici bas dans une cité définitive. Nous sommes aussi citoyens du ciel, comme l’enseignait Saint Paul. Cela ne nous empêche pas de faire l’histoire, de la créer, de l’inventer de telle façon qu’elle échappe elle aussi à la fatalité. C’est pourquoi nos vœux exprimés en début d’année nouvelle nous projettent toujours d’en l’en-avant et l’espérance. Tels sont donc mes vœux, chers amis, à votre égard, des vœux d’espérance !

Chronique lue sur radio Notre-Dame le 02 janvier 2012.