Le Pape est-il de gauche ? - France Catholique
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Le Pape est-il de gauche ?

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En cette matinée de rentrée, les sujets ne manquent certes pas. J’ai choisi, parmi eux, ce qu’on pourrait appeler la rentrée de l’Église, et qui semble se concentrer, ces jours-ci, sur le livre d’entretien avec le pape François que Dominique Wolton publie sous le titre Politique et société aux Éditions de l’Observatoire. Je n’en ai lu pour le moment que les bonnes feuilles publiées dans le dernier numéro du Figaro magazine. Cela a suffi à attiser ma curiosité pour lire, au plus vite, l’ensemble de l’ouvrage. Je connais et j’apprécie depuis longtemps les travaux de Dominique Wolton, et je lui suis particulièrement reconnaissant d’avoir obtenu, avec son ami Jean-Louis Missika, du cardinal Lustiger cet autre livre d’entretiens qui s’intitule Le choix de Dieu. Car il est, à mon sens, proprement indispensable dans son genre. Si l’on veut comprendre qui fut l’ancien archevêque de Paris, dans son histoire personnelle, sa démarche spirituelle, sa pensée profonde, il faut absolument lire Le choix de Dieu. Dominique Wolton a-t-il réussi, avec le pape François, le même genre de prouesse ? Je ne pourrai le dire que lorsque j’aurai lu l’ensemble de l’ouvrage.

Je voudrais faire auparavant un petit reproche à mes collègues du Figaro magazine. Pourquoi ont-il titré à la une : « Le pape est-il de gauche ? » La formule fait choc, c’est indiscutable, mais elle a pour moi le défaut de donner une traduction partisane et presque polémique de la personnalité et des engagements du Pape. Bien sûr, il n’est pas interdit de se servir d’une grille politique pour pouvoir juger des choix de l’évêque de Rome, mais il y a un risque de déviation idéologique, en situant la pensée du Pape dans un cadre ou même dans un ordre qui n’est pas le sien. Ce qui caractérise un Pape, c’est fondamentalement le choix de Dieu, et ce qu’il implique de vision de l’homme. Ce n’est pas une position « ouverte et humaniste » que j’attends d’un homme de Dieu, mais un regard transformé pour me dire ce que Dieu attend de l’homme et ce que signifie le grand mystère de la charité pour la transformation du monde.

Le Pape n’est pas un homme politique, il n’est pas non plus l’équivalent d’un secrétaire général des Nations unies. Il se réfère au secret de Dieu, et à ce qui en résulte, dans la dynamique de l’Incarnation et de la Rédemption. Le reste nous est donné par surcroît.

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 4 septembre 2017.