Le Pape en Corée: une étape pour l’évangélisation de l’Asie - France Catholique

Le Pape en Corée: une étape pour l’évangélisation de l’Asie

Le Pape en Corée: une étape pour l’évangélisation de l’Asie

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En se rendant en Corée du Sud, le Pape François franchit une nouvelle étape dans la longue marche de l’Eglise catholique sur le chemin ardu de l’évangélisation de l’Asie. Dans l’immédiat, en ces jours marqués par la fête de l’Assomption de la Vierge Marie, il va à la rencontre d’une Eglise jeune et dynamique, dont le nombre de fidèles à augmenté de 30% depuis l’an 2000 pour atteindre 11% de la population avec plus de 5 millions de personnes. Dans un contexte régional difficile, coupure du pays coréen en deux parties antagonistes dont l’une est aux mains d’une dictature communiste néo-stalinienne sanguinaire et voisinage délicat avec la Chine toujours énigmatique, le Saint-Père a tenu un discours de paix : il a lancé un appel à la réconciliation entre les deux Corées, et a envoyé un message d’amitié au peuple chinois en survolant son territoire.

Mais à plus long terme, le Pape François garde à l’esprit l’objectif de ses grands prédécesseurs, en particulier Jean-Paul II et Benoît XVI, mais aussi Pie XII et les deux grands artisans du Concile Vatican II Jean XXIII et Paul VI grands artisans de l’inculturation accrue du message chrétien : cet objectif est l’évangélisation de la Chine, après celle qui a été réussie aux Philippines et celle qui a déjà marqué des points décisifs au Vietnam malgré ou en raison d’une persécution persistante. L’évangélisation de la Chine est un enjeu majeur: le christianisme y a connu des débuts d’implantation très anciens datant des premiers apôtres, puis au XVIème siècle, l’aventure d’une hardiesse prodigieuse du grand missionnaire jésuite Matteo Ricci (au souvenir jamais renié par les Chinois même pendant la Révolution culturelle de Mao où sa tombe ne fut pas profanée) et ensuite, malgré l’erreur pastorale due à la « querelle des rites », et à travers plusieurs vagues de persécution, des fidélités héroïques qui ont maintenu sur le sol chinois une présence chrétienne, à la fois catholique et protestante.

Aujourd’hui, cinq siècles après le Jésuite italien Matteo Ricci, c’est un Pape jésuite italo-argentin, Jorge Mario Bergoglio, autre héritier spirituel de Saint Ignace de Loyola, qui indique à nouveau la route de l’Extrême-Orient, les yeux tournés vers la Chine depuis la Corée voisine. Le défi suprême de l’évangélisation de l’« Empire du Milieu » n’a jamais cessé. Jalonné par le sacrifice de nombreux martyrs, face aux menaces mortelles d’un monde en proie à des tentations dominatrices et guerrières d’une ampleur sans précédent, ce défi mérite bien des efforts. Pour un Pape venu d’Amérique latine, l’Asie est un autre continent qui vaut lui aussi toute l’attention d’une Eglise longtemps centrée sur ses origines européennes. Un autre continent d’avenir pour un monde à gagner à l’amour de Jésus-Christ. Et à sa paix salutaire.