Le Géant égoiste ou l’enfance foudroyée - France Catholique
Edit Template
L'amour du travail bien fait avec saint Joseph artisan
Edit Template

Le Géant égoiste ou l’enfance foudroyée

Copier le lien

Le géant égoïste sorti cette semaine sur les écrans cette semaine n’a rien à voir avec Noël que nous fêterons dans quelques jours mais il peut nous aider cependant à méditer sur ce que nous apporte la Nativité. Arbor et son meilleur ami, Swifty, sont deux jeunes adolescents qui vivent dans un endroit sinistre, Bradford dans le nord de l’Angleterre : terrains vagues , décharges publiques, lignes à haute tension, et brume sont le cadre de leurs terrains de jeu.

Leur pauvreté n’est pas seulement matérielle comme souvent : Arbor est un enfant sujet à des crises violentes, révolté en permanence, tout en angles aigues physiquement, et qui ne sait s’exprimer qu’en hurlant ; il vit avec son grand frère drogué et sa mère, qui n’en peut plus ; avec ses kilos en trop, Swifty au contraire est un tendre, qui a de nombreux frères et soeurs, et vit avec son père et sa mère. Mais si le père est présent, il est déficient, incapable ni de subvenir aux besoins de sa progéniture ni de veiller sur eux, et responsable de l’ostracisme dont est victime sa famille. Seule la mère, pourtant limitée, est capable de manifester de l’amour. Swifty a surtout un rêve et un amour, les chevaux. Dès le début de l’histoire, Arbor qu’on pourrait d’emblée détester est réhabilité par la grande amitié qu’il porte à son copain. C’est à cause de cette amitié d’ailleurs qu’ils sont exclus de l’école et qu’ils se mettent à travailler pour Kitten, le géant égoïste, un ferrailleur, pour lequel ils partent à la chasse au métal, au risque de mettre leur vie en danger. Kitten qui possède un cheval de course, ne tarde pas à remarquer le don particulier de Swifty. Cela pourrait être une histoire sordide mais la réalisatrice échappe au misérabilisme, à la fois par cette belle amitié, par le pardon qui sera donné et par la poésie qui se dégage de ces images.

Quel rapport avec Noël me direz-vous ? Pas grand-chose, si ce n’est cette image de l’enfance si vulnérable qui peut aider à percevoir le don de Dieu qui se livre aux hommes dans cette même vulnérabilité; et l’espérance inouïe de croire que la « présence de Dieu parmi nous, ne s’opère pas dans un monde idéal mais dans un monde réel, marqué par tant de belle choses et tant de maux, lacéré par les divisions et les guerres, l’oppression et la pauvreté. Dieu a décidé de vivre notre histoire telle quelle, avec ses limites et ses drames… Il est bien Dieu avec nous pour toujours. Ainsi la terre n’est plus une vallée de larmes mais le lieu où Dieu a planté sa tente, le lieu où l’homme le rencontre, le lieu de sa solidarité avec l’homme ». (Pape François Angelus du 18 décembre).