Le Christ au cinéma - France Catholique
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Le Christ au cinéma

De 1897 à nos jours, Jésus est une source d’inspiration inépuisable pour les cinéastes. Alors que les salles obscures devraient rouvrir le 19 mai, retour sur ces films marquants qui ont pris le risque de porter à l’écran la figure du Christ.

Histoire

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Jim Caviezel dans La Passion du Christ de Mel Gibson (2004).

Jim Caviezel dans La Passion du Christ de Mel Gibson (2004).

© MEDIAWAN / CONQUEST

Montrer le Christ à l’écran, c’est donner une certaine vision du fils de Dieu, et donc prendre le chemin de la théologie. Une gageure !

Aux balbutiements du cinéma, en 1897, Albert Kirchner, inventeur et photographe français, réalise le tout premier film couchant Jésus sur pellicule : La Passion du Christ, court-métrage de cinq minutes introuvable aujourd’hui. Ce réalisateur à la réputation sulfureuse, pour avoir réalisé le tout premier court-métrage érotique, répond à une commande, celle de la Maison de la Bonne Presse, connue aujourd’hui sous le nom de Bayard Presse.

Productions françaises

Un an plus tard, en 1898, les frères Lumière réalisent leur propre film sur le Christ, La Passion. Ainsi, dès les débuts du cinéma, le Christ s’impose comme une source d’inspiration. Mais le tout premier film réellement important, tourné en 1902 et 1903, est La vie et passion de Jésus Christ, une production française (Pathé) considérée comme une véritable révolution. En effet, le film est l’un des premiers longs-métrages qui présente, en outre, la particularité d’être colorisé. Sous forme de 32 tableaux inspirés des œuvres de Gustave Doré et de Léonard de Vinci, ce film de 44 minutes retrace de nombreux épisodes de la vie du Christ.

De l’autre côté de l’Atlantique, en 1916, le cinéaste américain D. W. Griffith tente de faire oublier les accusations portées contre son film Naissance d’une nation, jugé favorable à l’esclavagisme, en sortant Intolérance. Ce film dense est composé de quatre grands volets : la chute de Babylone, la Passion du Christ, le massacre de la Saint-Barthélemy et des grèves au début du XXe  siècle. Avec pas moins de 60 000 figurants, c’est l’un des premiers péplums de l’histoire du cinéma, une œuvre majeure des années 1910.

La figure de Jésus accompagnera souvent les grandes révolutions techniques du cinéma. En 1935, le premier film parlant sur le Christ est tourné en Algérie par Julien Duvivier : Golgotha. Habitué des rôles difficiles, c’est l’acteur Robert Le Vigan qui y interprète le fils de Dieu. Le comédien se contente de prononcer chaque parole du Christ de manière monocorde.

Julien Duvivier y a pris le risque de ne pas montrer le visage du Christ jusqu’à la Cène. Jésus n’est donc vu qu’à travers les regards des autres personnages, ce qui lui confère une dimension mystique et symbolique. La photographie permet au réalisateur de rendre son Christ rayonnant, dans un noir et blanc somptueux. Jean Gabin, qui incarne Ponce Pilate, regrettera toutefois d’avoir participé à un film en « jupettes » comme il le qualifiera lui-même.

L’âge d’or des péplums

Dans les années 1950, le péplum connaît un véritable âge d’or. À cette époque, des cinéastes se tournent vers Cinecittà, un complexe de studios cinématographiques situé à Rome, construit sous le régime fasciste. Le cinéaste américain Mervyn LeRoy voit dans ces studios européens l’occasion de produire des films grandioses à moindre coût, puisque les équipes techniques sont moins bien payées en Italie. Quo Vadis ?, film de trois heures inspiré du roman de Henryk Sienkiewicz, avec Robert Taylor et Deborah Kerr, et qui raconte l’amour impossible entre un officier romain et une chrétienne, est un succès phénoménal et lance une grande mode pour dix ans.

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