Le Chemin de l’Avent vers le Christ - France Catholique

Le Chemin de l’Avent vers le Christ

Le Chemin de l’Avent vers le Christ

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Nous sommes dans la saison de l’Avent, préparant Noël. Malheureusement, ainsi que c’est le cas pour toutes les autres expériences spirituelles, le monde profane a préparé une alternative matérialiste à Noël. En ce qui concerne l’Avent, nous avons le shopping et de la panique de Noël. Pour le Sacrement du Mariage, nous avons diverses parodies de mariage – co-habitation, « amis avec plus », relations entre personnes de même sexe. A la place de la prière on nous offre des expériences « spirituelles » qui n’ont rien à voir avec l’histoire de la rédemption dans le Christ. Pour faire le bien, de personne à personne, nous avons la rédaction de chèques. Et ainsi de suite. Malgré toute l’agitation profane de la saison, nous sommes réellement en train de nous préparer à la fête religieuse de Noël, et la véritable agitation devrait concerner la célébration de cette fête.

Bien entendu, très souvent, seules nos propres consciences savent ce que nous avons réellement fait pour préparer Noël – et, bine entendu, Dieu. Il n’y a pas de cadeaux concrets à donner, des repas à préparer comme signes extérieurs de notre préparation spirituelle. Malheureusement, pour certains, cela signifie qu’il n’y a pas besoin de faire une préparation spirituelle. Mais aller à la Messe de Noël sans un Avent réfléchi, c’est plutôt comme aller voir un film dans une langue que nous ne comprenons pas. Nous n’avons pas de relation immédiate avec elle, et spécialement avec les événements bouleversants qui sont célébrés. Et qui signifient beaucoup pour nous, que nous le voulions ou non.

Aussi nous devons nous préparer. Nous devons éclairer notre esprit et notre coeur en méditant l’histoire et la signification des extraordinaires évènements de Noël. Nous avons une série de liturgies de l’Avent: « tenez vous sur vos garde, de crainte que votre coeur ne s’alourdisse » (premier dimanche); « préparez la voie du seigneur » (deuxième dimanche); « Que devons nous faire ? » (troisième dimanche); « tu es bénie entre toutes les femmes » (quatrième dimanche).

En prêtant attention à ces célébrations – même si nous l’avons fait pour aucun autre évènement cette année et soyons un peu rouillés – nous nous donnons la possibilité de découvrir à quel point notre âme est remarquable, merveilleuse et riche dans ses relations avec la communion des saints et les personnes autour de nous dans le Christ. De cette manière nous nous préparons à la richesse de la communauté de la vie éternelle et en même temps nous deviendrons inévitablement de meilleurs amis, époux, parents et paroissiens.

La fête de Noël est une fenêtre ouverte sur les commencements prodigieux de la nouvelle Jérusalem. C’est la célébration de la lumière divine surgissant dans notre monde. Surement ne vaudrait pas mieux limiter nos achats de cadeaux, nos problèmes de repas et de voyages, de façon à trouver suffisamment de temps pour nous préparer à participer à ce don profond de Dieu tout puissant?

Il est très important de ne pas être piégé par le monde matériel, au point qu’il serve de prétexte (je n’ai pas eu le temps, j’ai du faire des achats) pour esquiver le monde spirituel. Cela arrive encore et encore tout au long de l’année. Et cela ne concerne pas seulement les laïcs. Le clergé, et ceux qui ont consacrés leur vie, sont confrontés à des distractions similaires du monde spirituel.

Le clergé et ceux qui sont dans la vie consacrée doivent regarder en face le fait qu’ils font partie d’une communauté qui a une priorité sur les obligations familiales, ou sur ce qu’ils (le clergé et les religieux) aimeraient faire. Après tout leur engagement est avant tout à l’égard de leur communauté, cléricale et religieuse, aussi bien que laïque.

Etre un ecclésiastique c’est plus qu’un emploi avec du temps libre. C’est ainsi que le monde laïc le voit. Mais vous ne pouvez avoir une récréation d’être quelqu’un, dans ce cas d’être un ecclésiastique. De la même manière, un engagement spirituel d’appartenir à la vie consacrée signifie appartenir à une communauté de religieux avec tout ce que cela implique terme de croissance et de soutien religieux. La compréhension laïque d’une communauté (un arrangement commode pour la nourriture et le logement) caractérise certains ordres religieux et congrégations – et c’est une des raisons pour lesquelles ils ont si peu de vocations. Pourquoi rejoindre un groupe qui est aussi laïc que n’importe qui d’autre ?

L’Avent est un de ces moments où les laïcs et le clergé doivent s’isoler, ne serait-ce que pour un petit moment, de la séduction de l’agitation profane qui les entoure. Certains peuvent se concentrer de nouveau sur le grand mystère de l’Incarnation et sur ce que cela implique d’être un prêtre, pour la vie avec les autres prêtres de la communauté et les laïcs qui les servent. Peut être en écartant les manières profanes de passer leur temps, ceux qui sont dans la vie consacrée pourront redécouvrir l’objectif religieux de leur communauté même à Noël. Malgré tout, l’appartenance à mi-temps à une communauté de vie consacrée est une contradiction dans les termes.

Une suggestion : un des rares livres catholiques contemporains qui seront encore lus dans les 100 ans à venir est Jesus de Nazareth : récits de l’enfance du Pape Benoît. Dans son introduction il a écrit : « mon espoir est que ce court livre, en dépit de ses limitations, pourra aider beaucoup de personnes sur leur chemin vers et avec Jésus ». Durant l’Avent cela vaudrait la peine de passer un peu de temps avec ce texte comme un moyen de suivre ce chemin vers le Christ et de redécouvrir sa présence dans l’Eglise.

Source : http://www.thecatholicthing.org/2015/12/06/the-advent-path-to-christ/

Le Père Bevil Bramwell est membre des Oblat de Marie Immaculée, et doyen des Étudiants de la « Catholic Distance University ». Il a publié Laity , Beautiful, Good and True et The Worldwide of the Sacraments et plus récemment, Catholics Readthe Scriptures : commentary on Benedict XVI ’S Verbum Domini.