Laïcité et religion, clés pour ouvrir la cohésion sociale - France Catholique
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Laïcité et religion, clés pour ouvrir la cohésion sociale

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Dans ma lettre aux candidats à l’élection présidentielle, il me semblait urgent de rappeler que la réconciliation de la Nation avec ses quartiers difficiles devait être une des préoccupations majeures de celui qui serait élu à la magistrature suprême.

Que d’incompréhensions au regard des différences de cultures et sur la mise en œuvre de la laïcité, pierre d’angle de la cohésion sociale.

Être laïc, ce n’est point être ‘a-religieux’ mais s’inscrire dans le tissu social comme un facilitateur de relations constructives et apaisées. La Société a besoin de tisseurs.

Habitat et Humanisme n’occulte pas ses liens avec l’Eglise, consciente que la catholicité est l’expression de l’ouverture à l’autre. L’entre-soi n’est pas chrétien.

Se laisser interroger par l’Evangile, c’est identifier le pauvre avec le Christ : « Ce que tu as fait aux plus petits d’entre les miens, c’est à moi que tu l’as fait » (cf. Mt 25).

Dans cette perspective, refusant les séparations réductrices, la laïcité bien comprise est appelée à prendre en compte l’homme reconnu dans ses convictions au sein de la Société dans laquelle il évolue.

La laïcité est trop souvent entendue comme une pressante obligation à refuser dans l’espace public toute référence aux courants spirituels et religieux, pour les enfermer dans le champ privatif.

Seulement, le spirituel ne peut pas être mis de côté ou à côté, sauf à nier l’homme dans sa dimension ontologique ; mais alors comment lui demander de se situer comme un acteur du bien commun. Le bien commun l’emporte sur les intérêts particuliers.

La démocratie – c’est sa difficulté, mais aussi sa noblesse – ne se présente pas comme un simple acte de gestion mais comme une vision de l’homme à qui il est reconnu une pleine capacité à faire surgir l’intérêt général.

Les convergences entre croyants et incroyants sont à mettre en exergue. Dans les situations de crise elles s’imposent naturellement pour faire naître un humanisme qui rassemble.

L’heure est de créer des carrefours de liberté.

La liberté fait peur, tant du côté du croyant que de l’incroyant. Pourtant, elle est la condition pour entrer dans une libération de l’être pour rejoindre en soi-même l’homme universel.

Mère Teresa, Sœur Emmanuelle, mais aussi Gandhi, Nelson Mandela et bien d’autres encore ont fait surgir dans leur humanité un tel dépassement que bien des incompréhensions et des conflits ont pu être dépassés.

Souvenons-nous de la prière de Salomon à l’Eternel : « donne-moi un cœur intelligent ».

Bernard Devert