Parfois une fiction cinématographique ou littéraire montre mieux la réalité que ne le ferait un documentaire ou un débat argumenté. C’est ce que parvient à faire La Demora (le retard) sur le sujet très actuel du grand âge et de la dépendance. Quelle place occupent les personnes âgées dans les familles, ont-elles encore un rôle à jouer alors qu’elles se transforment en poids lourds et inutiles ?
Le film se déroule en Uruguay, où c’est un article indiquant le nombre impressionnant d’abandons de personnes âgées, qui a donné à la scénariste l’idée d’en écrire une histoire : Maria est une femme pauvre qui élève seule ses trois enfants, en travaillant à la tâche pour une usine de confection et qui garde avec elle son père malade. Ce dernier a de plus en plus d’absences et Maria, qui n’en peut plus, entame des démarches pour le mettre dans une Institution ; quand elle réalise que sa demande va être rejetée, elle l’abandonne en pleine ville sur un coup de tête.
L’histoire ne s’arrête pas là mais son intérêt réside surtout dans ce qu’elle révèle des relations familiales ; on comprend que Maria aime son père même quand elle le rabroue. Elle commet un acte qui ne lui ressemble pas, parce qu’elle n’en peut tout simplement plus ! Ce sont ses enfants profondément attachés à leur grand-père qui vont éveiller ses remords.
Dans les pays riches, les personnes âgées sont placées avec plus de facilité dans des maisons mais cela ne change rien à la complexité de la décision. Celle-ci est toujours difficile à prendre même si la personne concernée l’accepte. Le film montre que les enfants peuvent avoir besoin de la présence de leurs grands-parents, et que les personnes âgées, dépendantes ou non peuvent occuper un rôle utile et irremplaçable dans les familles.
Faut-il encore aider ces dernières à assumer leurs choix.
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=186290.html
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Voir aussi le dessin animé « La Tête en l’air »
http://fr.wikipedia.org/wiki/La_T%C3%AAte_en_l%27air_%28film%29
http://www.arrugaslapelicula.com/es/
