La religion omniprésente - France Catholique
Edit Template
Van Eyxk, l'art de la dévotion
Edit Template

La religion omniprésente

Copier le lien

La question religieuse est omniprésente aujourd’hui sur la scène publique. On pourrait s’en étonner dans une France réputée en voie de sécularisation, mais il est vrai que la présence de l’islam oblige à reformuler les problèmes. Un sondage commandé par Le Monde nous apprenait hier que « la religion musulmane était jugée plus compatible avec les valeurs de la société française qu’auparavant ». Il apparaît, en effet, que les opinions positives ont progressé, en assez peu de temps, de 26 points à 47 points. Et que l’islam est considérée par 66 % des sondés comme une religion aussi pacifiste que les autres, alors que 33 % considèrent qu’il porte malgré tout en lui des germes de violence et d’intolérance. En comparaison, il est intéressant de constater que la religion catholique est créditée de 93 % d’opinions positives et la religion juive de 81 %.

Ce serait donc que l’esprit anti-religieux est beaucoup moins prégnant qu’on ne le croit ou qu’il l’a été par le passé. Pourtant, lorsqu’on visite les sites de discussion de journaux sérieux, on est un peu ébahi de l’explosion de virulence que provoque l’appréciation du fait religieux, avec des professions de foi athées radicales. Et lorsque le directeur de La Vie, Jean-Pierre Denis, s’expose sur Twitter à chatouiller la susceptibilité athée, il est illico cloué au pilori. Le projet réanimé d’apprentissage d’une certaine culture religieuse à l’école déchaîne des fureurs. C’est à se demander si nous n’aurions pas affaire à une contre religion plutôt fanatique.

Mais ce n’est pas une nouveauté. Philippe Muray explique dans son Journal, publié aux Belles Lettres, qu’au XIXe siècle, le rejet du christianisme débouche sur une sorte d’ésotérisme occultiste, qui prolifère littérairement, avec une certaine fascination pour les thèmes sataniques. Ce qu’on appelle la question religieuse ou le fait religieux pourrait s’avérer d’une nature plus complexe qu’on ne le dit, mais c’est un sujet dangereux, qui oblige notre société à une sorte d’auto-analyse dont les résultats pourraient être surprenants.

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 29 janvier 2015.