La question démocratique de la vague « En Marche » - France Catholique
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La question démocratique de la vague « En Marche »

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Après le premier raz-de-marée électoral des présidentielles qui leur ont donné deux tiers des suffrages exprimés, Emmanuel Macron et son mouvement – appelé désormais « La République En Marche » d’un nom globalisant et totalisant – sont en passe d’obtenir la majorité absolue à l’Assemblée nationale. Et de régner presque sans partage sur les décombres des deux anciens grands partis du défunt Parlement de cette Vème République en pleine mutation. Cette république d’énarques devient de plus en plus directement oligarchique et de moins en moins directement démocratique, après le torpillage médiatico-judiciaire en règle de la candidature de la Droite libérale des « Républicains ». Et après la marginalisation systématique des autres opposants, des opposants il est vrai chroniquement maladroits dans leur façon de camper sur des positions idéologiques extrêmes.

Beaucoup de Français se réjouissent de ce tournant de la vie politique, en y voyant un renouveau considérable du personnel dirigeant et des élus du peuple (sachant que 39 % des députés sortants ne se représentent pas). D’autres commencent à s’en inquiéter…

En tout état de cause, au-dessus d’un certain seuil, l’hypothèse de la majorité absolue n’est pas sans poser une question démocratique, dans la mesure où elle confèrerait les pleins pouvoirs au nouveau président, dans une configuration politique quelque peu bonapartiste. Cette configuration incite certains à comparer Emmanuel Macron à Mitterrand en 1981, sinon à De Gaulle en 1958… Si une parenté avec Mitterrand semblent assez pertinente dans l’arbre généalogique politique du fondateur d’ « En Marche », en revanche un rapprochement avec le Général de Gaulle paraît plus aventuré, et même incongru : il suffit de penser au culte fort peu gaullien que Macron rend à l’Europe supranationale de Bruxelles, sans compter ses rapports assez étroits avec le monde de la finance.

Il parait donc prudent de prévoir un rééquilibrage du pouvoir personnel macronien de cette singulière « République En Marche » en cours de constitution. Une majorité pour soutenir Macron dans la logique de sa victoire, sans doute… Mais avec une opposition véritable, capable de parer à de possibles dérives autoritaires, et de proposer des solutions alternatives à un programme qui n’est pas sans lacunes ni incertitudes.