En ce 21 janvier 304, l’effervescence est grande dans le splendide stade de Domitien qui occupait l’actuelle place Navone à Rome. Des cris de mise à mort jaillissent des gradins. C’est la terrible persécution qui fait rage. Parmi tous ces martyrs, une toute jeune fille de 12 ans que l’on sort des cachots souterrains et qu’on va décapiter parce qu’elle a refusé de se donner au fils du préfet de Rome et qu’elle n’offre pas de sacrifice aux dieux et à l’empereur. C’est Agnès. Toute l’Antiquité chrétienne a été marquée par ce martyre inouï et la candeur de cette jeune fille.
La tradition lui prête ces mots : « J’aime le Christ. Quand je l’aime, je suis chaste ; quand je le touche, je suis pure ; quand je le possède, je suis vierge. » Emmenée dans un lupanar près du cirque pour être violée par le fils du Préfet qu’elle refusa d’épouser, tous assistent à ce prodige incroyable : alors qu’on veut l’approcher, elle s’écrie : « Je ne crains rien, mon Époux, Jésus, saura garder mon corps et mon âme ! » À cet instant, ses cheveux croissent soudain et couvrent son corps dénudé, une lumière l’environne et elle voit son ange à ses côtés. Le jeune homme qui veut l’approcher est foudroyé à l’instant. Compatissante et pardonnant, Agnès le relève et le rassure…
« J’aime le Christ, je l’aime plus que ma vie, et je suis prête à mourir pour lui. À lui seul je garde ma foi, à lui je me livre sans réserve, il a posé sa marque sur mon front » peuvent encore entendre les gardes brutaux d’Agnès. Le glaive met fin à ses jours, après le feu qui n’a pas atteint sa chair. Après sa mort, elle apparaît à ses parents avec un agneau à ses pieds. Elle est une des plus illustres martyres de l’Histoire de l’Église. Son corps est transporté sur la Via Nomentana où s’élève la basilique constantinienne Sainte-Agnès-Hors-les-Murs. C’est le jour de sa fête que sont bénis les agneaux dont la laine servira à tisser les palliums remis le 29 juin aux archevêques en signe d’union avec le successeur de Pierre.
Agnès est la patronne des fiancés et des jeunes filles.
Étymologie du nom
Du grec agnê « chaste et pur ». On l’a rapproché aussi du latin agnus « agneau ».
Vieux proverbe de ce jour
« Jour de Sainte-Agnès, jamais trop de froid ne laisse. »
Pensée spirituelle
« Celui-là seul t’aime qui aime ton âme. » (Platon)
Courte prière de sainte Agnès
« Ô Christ, ta beauté fait pâlir l’éclat des astres. » (Liturgie)
