La paix politique en Catalogne - France Catholique

La paix politique en Catalogne

La paix politique en Catalogne

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La fièvre d’automne agite la démocratie catalane autour du 1 er octobre date prévue par les régionalistes pour organiser un référendum compliqué.

Les partis régionalistes au Parlement de Barcelone avaient depuis 2010, 2012, 2014 annoncé la proposition de “consulter les électeurs pour fixer le cap autonomique et l’indépendance” à terme sur un modèle proche avancé de l’Euskadi et sur celui de l’Ecosse.

Depuis 1978 et la proclamation de la Constitution Espagnole qui permet aux régions de disposer de larges autonomies financières, le sujet demeurait on ne peut plus sensible.

Autonomie et Indépendance conjuguent de fait une ligne de crête rouge complexe et discutable.

Les avis des électeurs catalans sont divisés. Les élus au parlement local se départagent sans majorité suffisante pour imposer une nouvelle voie démocratique à tous les catalans réunis de tous les partis et de toutes les tendances.

Car au delà des partis officiels, catalans et nationaux, il y a des partis de moindre importance mais reconnus aux élections comme c’est le cas en Espagne où en chaque consultation une pléthore de familles politiques se présentent au suffrage avec ou sans représentants élus à l’heure du comptage des voix.

Le gouvernement espagnol dirigé en minorité par Mario Rajoy s’oppose fermement à toute idée de référendum.

“El Supremo”-Tribunal Constitutionnel a déclaré la consultation illicite, et les tribunaux du pays menacent tous les maires et les édiles confondus de poursuites judiciaires si d’avis ces derniers organisaient le vote dans l’espace public des mairies.

Le gouvernement espagnol menace encore le financement de l’Administration catalane des subsides qu’elle reçoit tous les mois de Madrid pour le fonctionnement institutionnel des services de l’Etat central.

Par retour le gouvernement catalan répond de sa volonté d’organiser hors les mairies la convocation de ces élections dans ses locaux.

Une situation de blocage qui augure un rapport de force pour favoriser à terme un élargissement des pouvoirs régionaux en faveur de la province catalane considérée avec Madrid, Euskadi comme l’un des fleurons commercial les plus riches du pays.

Accepter le principe engendrera de toute évidence un regain de revendication régionaliste en ces provinces qui disposent diversement de l’aide de l’état central et dont les plus fragiles sont dans le sud du pays.

L’argument premier des catalans en faveur du référendum est le modèle européen hors l’Espagne de ces régions qui disposent d’une liberté institutionnelle forte. Mais la Constitution Espagnole favorable à la régionalisation du pouvoir décisionnel n’avait pas prévu à terme un retour à une indépendance possible des régions au sein d’un Etat fédéral espagnol.

On se trouve bien dans le modèle jacobin, le nôtre qui favorise des développements économiques substantiels mais protège l’Etat national de toute menace de sédition ou de disparition.

Crise institutionnelle ?

Opportunité nouvelle de devoir redistribuer des pouvoirs supplémentaires aux régionalistes en demande ?

Risque d’éclatement du parti popular gouvernant l’espagne en minorité, et attendu à la veille d’élections nationales prochaines où le parti socialiste espère ravir à nouveau la gouvernance du pays ?

Pays soumis à un chômage de masse où les jeunes sont une multitude parmi les demandeurs d’emploi paralysés par les difficultés économiques du présent ?

Les poussées nationales de nouveaux partis comme Ciudadanos et Podemos ont sérieusement ébranlé comme chez nous les partis traditionnels du pays, le PP, le PSOE, Izquierda unida, qui subissent les revers de leurs électeurs aux votes successifs dans le pays.

L’Espagne est observée au delà des frontières nationales par l’Europe entière, car la péripétie passagère du moins le croit-on, du 1 er octobre date du référendum catalan, aura des résonances dans d’autres pays européens et demeure une menace pour les institutions démocratiques actuelles dans le respect de la légalité commune pour tous, le partage équitable des enjeux économiques que les gouvernements nationaux associent au bénéfice de toutes les régions sans distinction, sans parti pris.

Mais là est le principe. La vie politique a d’autres intérêts. Les catalans considèrent désormais toute décision nationale soumise à la discussion et à l’acceptation parlementaire régionale.

Les institutions espagnoles ne l’entendent pas ainsi !

Pax christi Bayonne