« La messe au cœur de la paroisse » - France Catholique
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Van Eyxk, l'art de la dévotion
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« La messe au cœur de la paroisse »

L’abbé François Dedieu, organisateur d'un congrès eucharistique dans sa paroisse, nous explique pourquoi le thème du sacrifice est central dans la vie de l’Église.

Entretien

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« Notre participation active à la messe est de nous associer à l’offrande du Christ. »

« Notre participation active à la messe est de nous associer à l’offrande du Christ. »

© Paroisse Saint-Urbain-Sainte-Marie

En quoi le sacrifice est-il essentiel à la foi ?

Abbé François Dedieu : Il me semble urgent de retrouver cette dimension sacrificielle pour aider les catholiques à mieux comprendre le lien de la messe avec le mystère de la Croix, afin de s’associer plus profondément au sacrifice du Christ. En effet, lorsqu’il s’offre en sacrifice au Père, Jésus est à la fois le Christ, Fils de Dieu fait homme, mais aussi le Christ total, dont nous sommes les membres : nous nous offrons « par lui, avec lui et en lui » au Père. Sous cet angle sacrificiel, la participation active à la messe – sur laquelle a insisté Vatican II – est vraiment de nous associer à cette offrande. Je tiens à souligner, par ailleurs, que cet aspect de la messe permet aux personnes qui ne peuvent communier de participer à la messe en s’unissant, elles aussi, au sacrifice du Christ.

Depuis douze ans, vous œuvrez à remettre l’Eucharistie au cœur de la vie paroissiale : de quelle manière ?

Sur la paroisse, nous avons beaucoup développé le sens de la Présence réelle du Christ dans l’Eucharistie. L’élément le plus concret, c’est que, à la suite de travaux dans l’église, nous avons remis le Saint-Sacrement dans le tabernacle du maître-autel. Cela a remis physiquement et symboliquement l’Eucharistie au cœur de la paroisse. Nous avons aussi relancé les processions eucharistiques et l’adoration à de très larges plages horaires. Nous célébrons aussi certaines messes en forme extraordinaire du rite. Et je célèbre un certain nombre de messes selon le rite Paul VI « ad orientem », c’est-à-dire orientée vers l’Est et vers Dieu présent dans le tabernacle. En effet, la messe face au peuple limite la compréhension de l’offrande de Jésus – et de nous avec lui – au Père. L’orientation de la messe permet de mieux saisir cette dimension sacrificielle de la messe. Je constate que, depuis que nous célébrons ainsi régulièrement, de plus en plus de gens se mettent à genoux à la consécration et qu’il y a plus de ferveur à la communion. Je suis frappé aussi de voir que, parmi les personnes dans l’impossibilité de communier, de plus en plus choisissent de ne pas le faire, pour être dans la vérité avec le Christ. Enfin, l’augmentation du respect de l’Eucharistie sur une paroisse a un fort impact sur les vocations chez les jeunes et leur amour du service de l’autel. Nous avons 75 enfants de chœur, uniquement des garçons.

En quoi le sacrifice eucharistique est-il un thème missionnaire ?

En comprenant mieux l’Eucharistie, notamment grâce aux conférences du congrès, cela peut aider à en avoir un plus grand amour, et donc à désirer la fréquenter avec plus d’assiduité. Le fruit de cette fréquentation en sera l’amour de tous, et le désir du salut pour tous, donc la mission ! Tout ce qui participe à un plus grand amour de l’Eucharistie rejaillit sur le bien des âmes : celles des fidèles qui s’approchent de l’Eucharistie eux-mêmes, et les âmes de ceux qu’ils vont rencontrer par la suite. La mission est une conséquence seconde et évidente de la messe. Par ailleurs, dans ce temps de Pentecôte, n’oublions pas que l’Esprit Saint est nécessaire pour entrer dans la foi eucharistique : c’est lui qui nous permet de reconnaître Jésus Fils de Dieu présent dans l’hostie consacrée, comme le vieillard Syméon a reconnu Dieu dans l’enfant Jésus, au Temple.