La grippe A et la solidarité familiale - France Catholique
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La grippe A et la solidarité familiale

par Serge Plenier © Acip
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La rentrée scolaire du 2 septembre sera donc une rentrée comme les autres, ou presque, si l’on en croit Luc Chatel qui vient de dévoiler son plan contre la grippe A dans une interview accordée au « Journal du dimanche ». Seules les écoles comptant au moins trois élèves atteints par le virus devront fermer. Plus précisément, les décisions de fermeture seront prises par le préfet au cas par cas et pourront être modulables, en fonction de la gravité des cas. Pour pallier le retard pris dans les programmes, des émissions de télévision scolaire seront également mises en place.

A première vue, les mesures présentées par le ministre de l’Education paraissent difficilement critiquables tant elles relèvent du simple bon sens. On sait que le virus H1N1 s’attaque surtout aux personnes jeunes : les enquêtes réalisées au Mexique, point de départ de la pandémie montrent que plus de la moitié des malades ont moins de 20 ans. Ces mesures ont également le mérite de ne pas céder à une panique injustifiée. Après tout la maladie n’est mortelle que dans 3 cas pour 1000 au maximum et ne se manifeste le plus souvent que sous une forme bénigne. Pourtant, les annonces de Luc Chatel laissent une certaine impression de gêne : tout est prévu pour protéger le système scolaire, mais, une fois l’école fermée, le ministre avoue ingénument :  » Nous n’avons pas prévu de moyens de garde de substitution, nous ferons appel à la solidarité familiale, comme lors d’une épidémie de grippe classique. »

Cet appel à la solidarité familiale sonne étrangement. Il dénote un manque flagrant de réflexion. Que se passera-t-il dans les familles monoparentales, ou même dans les familles où les deux parents sont obligés de travailler, alors que les grands-parents habitent dans une autre région ? Que veut dire la solidarité familiale dans ces familles que l’on dit éclatées ou recomposées ?
A l’heure où se met peu à peu en place le travail du dimanche, nouvelle restriction de l’espace accordé à la vie de famille, les propos du ministre paraissent pour le moins décalés.

La pandémie de grippe aura au moins servi à rappeler le rôle irremplaçable de l’institution familiale alors même que la logique économique de nos sociétés individualistes travaille constamment à la réduire à sa plus simple expression.