La fin d'un hebdomadaire - France Catholique
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Van Eyxk, l'art de la dévotion
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La fin d’un hebdomadaire

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Un livre récent intitulé À la gauche du Christ 1 se propose de rappeler l’aventure des chrétiens qui, au lendemain de la Libération, se situèrent clairement à gauche sur l’échiquier politique. Il y aurait beaucoup à dire sur ce livre et les questions qu’il pose à l’heure précise où l’on parle non seulement du déclin mais aussi parfois de la disparition de ce courant. Et puis, brusquement, on a appris la semaine dernière l’arrêt de la publication de l’hebdomadaire Témoignage Chrétien qui était l’expression la plus emblématique de cette sensibilité, qui connut sans doute ses heures de gloire dans les années cinquante – soixante-dix. C’est quand même un événement dans l’histoire du christianisme contemporain, même aux yeux de ceux qui ne partageaient pas certaines options idéologiques et politiques de ce journal. On ne peut oublier que Témoignage Chrétien est né à Lyon de la résistance spirituelle au nazisme. Ses grands noms, ses noms fondateurs résonnent puissamment dans la mémoire : Pierre Chaillet, Gaston Fessard, Henri de Lubac et quelques autres !

C’est vrai qu’il y eut des ruptures dès après la guerre pour désaccords graves. Et plus tard encore, celui qui était devenu le cardinal Henri de Lubac me confiait combien il ne se reconnaissait plus dans le journal qu’il avait contribué à faire naître. N’empêche, celui-ci sur plusieurs décennies, a incarné une certaine ligne, qui était la raison de vivre de beaucoup. La disparition d’un organe de presse a toujours quelque chose de tragique, parce qu’elle signifie la fin d’une certaine parole libre, d’une contribution à la vie des idées et de la cité.

Bien sûr, on annonce la parution d’un mensuel sous le même titre dans un délai de trois mois. Mais ce n’est pas la même chose. Une certaine présence sera maintenue, elle ne sera pas aussi évidente qu’au temps où elle s’affirmait chaque semaine, pour désigner, juger l’événement et rallier le courage et la combativité des militants. Ceci dit, il faudra peut-être dans le sillage du livre sur les chrétiens de gauche, et en se concentrant sur le destin de Témoignage Chrétien, tenter de mieux comprendre cette séquence du temps, afin de discerner ses grandeurs, ses erreurs, ses enjeux profonds. Il faudra s’y mettre ensemble, de tous les bords possibles !

Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 2 octobre 2012 .

Lire aussi l’article de Frédéric Aimard .


En complément : France Soir

  1. Denis Pelletier, Jean-Louis Schlegel, À la gauche du Christ. Chrétiens de gauche en France de 1945 à nos jours. Seuil.