La Vallée de los Caidos - France Catholique
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L'amour du travail bien fait avec saint Joseph artisan
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La Vallée de los Caidos

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Ce lundi les exhumations ont été entreprises en ce lieu mémoriel de la Guerre Civile espagnole, le plus grand cimetière avec les 33 000 dépouilles recensées et placées en ce lieu à partir de 1937. Après une procédure de six années consécutives devant la justice espagnole “plusieurs familles plaignantes ayant obtenu la restitution des corps des fusillés de la guerre”, la Ministère du Patrimoine Espagnol a accepté après décision gouvernementale et sénatoriale, de pénétrer dans ces cryptes interdites à toutes les visites et que des professionnels du funéraire vont devoir passer aux détecteurs multiples avant toute entreprise d’exhumations.

Les familles pressées d’avoir un résultat imminent ont été rappelées à l’attente nécessaire pour bien “reconnaitre les restes humains” de leurs parents et éviter des confusions qui rendraient l’entreprise totalement indécente.

On sait le quiproquo entre le Père abbé bénédictin qui réside avec sa communauté dans les alentours de la Valle de Los Caidos et les Sénateurs espagnols au sujet de cette autorisation d’entrer et d’accomplir les décisions judiciaires votées par le sénat espagnol, fut difficile.

Pour le bénédictin le cimetière est religieux, pour les citoyens espagnols il est public et national.

Le différend fut adouci par le truchement des supérieurs religieux de l’Ordre et de l’Eglise d’Espagne, mais à ce jour, le projet semble plus compliqué que prévu.

Pour satisfaire toute demande, il faut obtenir l’accord des tiers dans ces ossuaires où au fil des ans la nature a repris ses droits. Les reconnaissances légales y feront “l’objet d’études physico- médicales suivies et accordées aux décisions judiciaires” à venir pour toutes les demandes.

Difficile d’imaginer dans le contentement des uns, la réprobation des autres qui ne comprennent pas ce retour au passé douloureux pour tous chez ceux qui souhaitant une sépulture décente pour leurs morts, interfèrent avec l’avis et le mécontentement des tiers qui demandent la paix pour les morts!

On n’avait jamais imaginé une telle destinée future sans doute en ce lieu espagnol entouré de sacralité religieuse et civile.

Refaisant l’histoire du passé encore vivant pour beaucoup des 33 000 disparus en ce lieu, la réconciliation, la mémoire des témoins de l’histoire nationale sont ébranlées par ces demandes des familles légitimes de toute évidence, mais qui imposent aux législateurs, beaucoup de précautions.

Les sépultures de Primo de Rivera et celle de Franco sont encore une autre pomme de discorde.

Faut-il en transférer une ou les deux, dès lors que l’on applique cette règle pour d’autres ?

L’opportunité du moment inspire les sympathies de chaque camp, dans un débat sordide et qui semblait dépassé ou apaisé depuis 80 ans.

Chacun sait le peu d’empressement démontré par les politiques au sujet de cette question du Cimetière de la Guerre civile espagnole passée.

Et l’on s’interroge encore, si d’autres endossent la même revendication autour de champs de guerre ou de cimetières nationaux, que vaudra le sens du respect porté aux morts
si des décisions judiciaires prises des décennies après modifient la règle morale de la paix civique en la terre du souvenir des disparus ?

“Laissez les morts enterrer les morts” selon l’adage biblique de toute sagesse, prend toute sa dimension contre les risques d’abus et de commerces possibles de la mort.

Tous ceux qui auront à statuer de telles entreprises auront pris la mesure des risques potentiels, psychologiques et spirituels pour les familles, que de revisiter le passé avec des postures du présent.

En Espagne d’aucuns n’hésitent pourtant pas à le faire !

Fx Esponde
Pax christi Bayonne