La Messe du dimanche : pourquoi il ne faut pas la rater! - France Catholique

La Messe du dimanche : pourquoi il ne faut pas la rater!

La Messe du dimanche : pourquoi il ne faut pas la rater!

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La plupart des prétextes pour échapper à la Messe le Dimanche — c’est barbant – je n’en tire rien – je ne m’y sens pas à l’aise – je peux bien prier le Seigneur tout seul – je n’aime pas le célébrant, ou la musique, ou les gens, ou quoi d’autre? — tout se ramène à un pôle: MOI. Moi, ma petite personne, je me suis attribué l’autorité en matière spirituelle, et je proclame ex cathedra que je n’ai pas besoin d’aller à la Messe, pour toute raison jugée bonne par Sa Majesté MOI.

De nos jours l’individualisme forcené a multiplié le nombre de papes auto-proclamés — les deux tiers des Catholiques, selon certains sondages — qui se sont dispensés du troisième commandement. Le rejet de Dieu en faveur de soi-même n’est certes pas une nouveauté; ça remonte à Satan « non serviam », et à la dégustation du fruit défendu par Adam et Ève. Mais de nos jours, et en nombre de cas, le rejet diffère de ces anciens modèles parce que le laisser-aller, l’indifférence envers le surnaturel — plus que l’orgueil — sont les mortelles pierres angulaires d’un nouveau magistère individuel, et ces péchés sont sans doute plus difficiles à combattre. Au moins, les gens imbus d’orgueil croient en quelqu’un.

Un argument à propos de l’obligation dominicale pour les orgueilleux et les négligents: vous et vos prières ne valez pas grand chose devant Dieu. Même pas devant vous-mêmes.

Nos prières et bonnes actions ne seront jamais suffisants devant Dieu, c’est évident. Les gestes héroïques de Saint François d’Assise ou de la bienheureuse Teresa de Calcutta ne touchent pas Dieu par leurs propres vertus en tant que tels. Simple théologie. Leurs actions, leurs prières, tout comme les nôtres, ne touchent Dieu qu’accomplis en union avec le sacrifice suprême du Christ sur la croix. Avant la mort et la résurrection du Christ le gouffre séparant Dieu et l’humanité était infranchissable à la prière ou aux actes des hommes. Par l’Incarnation l’humanité rebelle est revenue dans le sein du Dieu d’amour. Au quatrième siècle, saint Athanase a remarquablement exprimé ce mystère ineffable: « Le Fils de Dieu est devenu Fils de l’homme de sorte que nous, enfants d’hommes, puissions devenir enfants de Dieu. »

La rédemption gagnée pour nous et accordée par le Fils de Dieu n’agit pas comme une baguette magique qui nous préserverait du péché et nous dispenserait de sanction. A l’image de Marie, des apôtres et des premiers disciples, il nous faut répondre oui à l’appel de Dieu vers le salut. Notre fiat commence avec le baptême, mais il doit être répété chaque jour de notre existence. Et si nous venions à oublier le prix de notre salut, il nous est rappelé sur l’autel chaque fois que le sacrifice du Christ sur la croix est célébré par le saint sacrifice de la Messe.

Nous l’avons souvent entendu, et il est bon de le répéter: la croix est au cœur de la vie Chrétienne, de même que la Messe, renouvellement du sacrifice sur la croix. Nous n’aurons le salut que par la croix, et donc nous ne pourrons être sauvés sans les grâces infinies de l’Eucharistie. Nous ne méritons d’être Chrétiens qu’en acceptant la réalité de la croix, nous ne pouvons donc être Chrétiens sans le sacrement qui nous révèle la vérité de la croix.

Revenons à notre propos initial: refusant la Messe vous vous érigez en votre propre sauveur. Mais nul ne peut être son propre sauveur, quoi qu’on fasse, quelles que soient les prières prononcées. Sans la croix, sans la Messe, vous êtes seul, vide, désorienté, sans aucune perspective au-delà des servitudes présentes.

De tels propos aussi crus sur le salut ne sont pas populaires. C’est la mode de nous dire, dès la prime enfance, que nous sommes merveilleux, super, simplement parce que nous existons. Bien peu y croient vraiment et gaspillent leur temps et leurs efforts en essayant de se dépêtrer de cette contre-vérité auto-destructrice. La vérité sonne comme une menace envers son ego, alors qu’elle est bien plus saine: vous ne valez guère devant Dieu votre créateur qui vous a donné de quoi atteindre la rédemption. Sans Dieu, pas de mérites, seulement la contemplation de soi-même.

« Dieu qui t’a créé sans toi ne te sauvera pas sans toi » (saint Augustin). Le salut divin provient de la grâce divine, et la grâce de Dieu est transmise par les sacrements, avant tout par la Messe. Il n’est pas nécessaire d’être édifié ou exalté à la Messe (bien que ces sentiments soient sains et bienvenus s’ils surviennent). Il suffit d’accepter la Messe et son message. Pour cela, il vous faut la foi, ce don gratuit de Dieu, librement accepté par vous.

Le drame de la vie chrétienne réside dans le combat quotidien du renoncement à soi afin de vivre entièrement pour le Christ. Refuser la Messe, c’est refuser Celui qui mourut pour que nous puissions vivre pleinement en Lui. Notre salut dépend de notre participation à la Messe.


Traduction par Pierre Lebègue

Pour le titre, un de nos amis avait proposé « Pourquoi la messe est un must »…


Source :

http://www.thecatholicthing.org


David G. Bonagura, Jr. est professeur adjoint de théologie au séminaire de l’Immaculée Conception, Huntington, NY .

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