La Méditerranée - France Catholique
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Van Eyck, l'art de la dévotion. Renouveau de la foi au XVe siècle
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La Méditerranée

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J’en suis bien d’accord avec l’éditorialiste du Monde. Pour remédier à la tragédie de la Méditerranée, il n’y a pas de solution miracle, pas de « y a qu’à ». Pour une première raison essentielle. Les migrations de population qui se produisent en ce moment trouvent leur cause dans la déstabilisation de plusieurs zones sensibles. Hélas ! nous ne sommes pas prêts à arrêter la guerre en Syrie, et il paraît problématique d’intervenir en Libye, ou encore dans des régions entières d’Afrique subsaharienne, marquées par une implantation djihadiste qui n’a cessé de s’accroître.

Nous avons de plus le mauvais souvenir d’interventions militaires extérieures qui ont mal tourné et produit des catastrophes. Il est donc périlleux d’agir sur les causes fondamentales du fléau, du moins à échéance rapprochée. Encore faudrait-il qu’il y ait un véritable accord entre nations européennes sur le sujet, ce qui n’est pas le cas. Il faudrait aussi des concertations transcontinentales, notamment avec les pays africains concernés.

Un débat s’est ouvert qui met aux prises des opinions radicalement opposées. Face à des populations extrêmement réticentes aux mouvements migratoires, il y a ceux qui, généreusement, proposent d’ouvrir complètement les frontières, en accordant à chaque citoyen du monde un droit de mobilité absolu. Je doute qu’on trouve un consensus en faveur d’une telle formule, même s’il est possible d’étudier des solutions intermédiaires. Certains experts y travaillent sans que leurs conclusions aient vraiment convaincu les décideurs.

En attendant, il y a une priorité. Et là-dessus on ne peut que suivre le pape François. Il faut arrêter le massacre, en empêchant les pauvres gens de se noyer. Et pour cela, il faut venir en renfort de nos amis italiens qui supportent bien seuls le fardeau. La solidarité européenne est-elle une réalité tangible, ou tout se ramène-t-il à un espace de libre-échange, du moins des marchandises. L’éditorialiste du Monde s’interroge : « La Méditerranée, mer de civilisation ou cimetière marin ? » Cela m’a fait penser au grand œuvre de Fernand Braudel. Que dirait-il de ce nouveau chapitre de l’histoire qu’il a écrite si brillamment ? Cela m’étonnerait qu’il reste sur un échec, sachant de quels retours étonnants la Mare Nostrum est capable.

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 21 avril 2015.