L'homosexualité et le déclin catholique - France Catholique

L’homosexualité et le déclin catholique

L’homosexualité et le déclin catholique

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Plusieurs facteurs ont contribué au déclin des 50 ou 60 dernières années du catholicisme en Amérique, mais l’un des plus importants – le plus important durant ces dernières décennies – est la sympathie pour l’homosexualité ressentie par de nombreux prêtres, évêques, laïcs, et tout particulièrement par les laïcs libéraux ou progressistes.

Je ne parle pas seulement de ceux ayant une orientation homosexuelle ou qui ont eu une conduite homosexuelle. Je parle également d’une sympathie plus générale, la sympathie ressentie par ceux qui se disent quelque chose du genre : « c’est bien malheureux mais ce n’est pas vraiment abominable – du moins quand ils se gardent d’agresser sexuellement des mineurs, chose épouvantable qui a peu à voir avec l’homosexualité. Il est difficile de ne pas comprendre les prêtres homosexuels quand on se rappelle que selon toute probabilité ils sont nés ainsi. »

« Né ainsi. » Le mouvement LGBTQ, l’une des grandes manifestations de l’athéisme actuel, n’a pas eu de slogan plus efficace que celui-ci. Il a joué un rôle majeur en persuadant la majorité des Américains, y compris catholiques, d’abandonner leur aversion morale (et esthétique) traditionnelle envers les conduites homosexuelles. Chez les grands ados et moins de trente ans, il y a quelque chose approchant l’approbation universelle de la sodomie homosexuelle. Il est de notoriété publique que seuls les homophobes peuvent désapprouver cette forme d’affection.

Le raisonnement se fait ainsi. Une personne convenable, tout particulièrement chrétienne, qui croit que aimer son prochain est le plus grand commandement, ne reproche pas à quelqu’un une caractéristique de naissance. Par conséquent nous ne blâmons pas quelqu’un d’être né avec une peau noire. Donc nous ne devons pas non plus blâmer une personne née avec une attraction sexuelle pour les personnes de même sexe. Et bien qu’il ne soit pas totalement injuste de demander à des personnes attirées par des personnes de même sexe de s’abstenir d’agir en fonction de cette attirance, il est irréaliste de le faire étant donné la force de l’attirance sexuelle chez les humains et le besoin intime d’affection.

Et donc (pensent de nombreux catholiques), l’attitude chrétienne est de ressentir de la sympathie pour cette sorte de personne, tout spécialement quand il s’agit de prêtres. Bien plus, proclament-ils, nous devrions nous rappeler qu’il existe quelque chose appelé « le développement de la doctrine ». Et donc il se pourrait bien que la doctrine morale catholique évolue vers l’approbation de la conduite homosexuelle – sous réserve, inutile de le dire, que ce soit de façon aimante, les deux amoureux cherchant authentiquement le bien-être l’un de l’autre.

Mais la thèse du « né ainsi » a été « prouvée » par le moyen d’un raisonnement manifestement fallacieux. Il est soutenu qu’il ne peut y avoir que deux possibilités : (a) les personnes homosexuelles sont nées ainsi, ou (b) elles ont choisi de l’être. Mais puisqu’il est évident que personne ne choisit d’être homosexuel (pourquoi qui que ce soit souhaiterait-il endurer l’hostilité qu’affrontent les homosexuels?) il s’ensuit que les homosexuels sont nés ainsi. Mais il y a plus de deux possibilités, et il en résulte que la conclusion ne colle pas.

Comme l’a montré une vaste étude récente, il n’y a pas un gène de l’homosexualité, et les scientifiques croient que des interactions complexes de multiples gènes pourraient expliquer jusqu’à un tiers des attractions homosexuelles. (L’étude a été menée par des scientifiques fortement favorables à l’homosexualité alors les données doivent être soigneusement examinées.) Mais même ainsi, cela nous dit que les facteurs environnementaux sont deux fois plus puissants que les facteurs biologiques.

Quels peuvent-ils être ?

(1) Un enfant est éduqué à croire que l’homosexualité est une bonne chose – c’est très fréquent de nos jours parce que tous les choix sexuels sont estimés également bons.

(2) Un enfant grandissant imite l’attitude d’un parent libéral – ou se tourne vers l’homosexualité pour exprimer sa rébellion contre des parents hostiles à l’homosexualité.

(3) Un adolescent est séduit ou violé par un adolescent plus âgé ou par un adulte, par exemple un prêtre catholique, trouve l’expérience plaisante et devient accro après d’autres expériences ultérieures.

(4) Même si vous ne recherchez pas le résultat final (l’homosexualité) vous pouvez choisir des choses qui y mènent – tout comme vous pouvez ne pas choisir de devenir un drogué et cependant choisir ces choses qui mènent à l’addiction, par exemple de mauvais compagnons, des conduites à risque.

(5) En dépit de l’opinion répandue que personne dans son bon sens ne choisirait de devenir homosexuel – en raison de l’ampleur de la réprobation sociale – ce n’est presque certainement pas vrai. Peut-être bien que personne ne choisit l’homosexualité de la même manière qu’on choisit un plat sur le menu d’un restaurant. Mais il existe des « choix profonds », c’est-à-dire des choix inconscients ou à peine conscients faits dans les profondeurs de nos cœurs et esprits – par exemple le choix d’une vocation ou d’un conjoint, ou le choix d’être ou de ne pas être une personne honnête ou un parent dévoué.

Il n’est pas difficile de voir que l’un de ces choix profonds concerne l’hétérosexualité et l’homosexualité. La plupart d’entre nous choisit la première option, ou plutôt notre choix se contente de ratifier le choix que la nature elle-même a fait pour nous. Mais certains d’entre nous, se rebellant contre le plan de la nature (c’est-à-dire contre le plan de Dieu) choisissent la seconde.

Les catholiques étaient autrefois bons en logique – c’était au temps où les universités catholiques insistaient pour que leurs étudiants suivent un cours de logique élémentaire. Le fait que tant de catholiques actuels tombent dans une idée fausse aussi évidente que la fausse dichotomie « né ainsi contre choix » (la sorte de choix qu’on fait devant un menu de restaurant) montre que l’esprit catholique est devenu illogique.

Que ce soit raisonnement erroné ou autre chose, peut-être pire, une sympathie largement répandue pour l’homosexualité aide à détruire l’Eglise Catholique aux Etats-Unis – car approuver l’homosexualité revient à dire que l’Eglise a enseigné depuis 2 000 ans une fausse morale sexuelle, ce qui revient à dire que le Catholicisme est une fausse religion.

Ce n’est pas un « développement » de la doctrine. C’est la destruction de la doctrine.

David Carlin est professeur de sociologie et de philosophie au Community College de Rhode Island.

Illustration : « Les anges de Sodome » par Gustave Moreau, vers 1890 [musée Gustave Moreau, Paris]

Source : https://www.thecatholicthing.org/2019/09/04/homosexuality-and-catholic-decline/