L'historique de la paix en Euskadi, souvenirs, souvenirs ! - France Catholique
Edit Template
Van Eyxk, l'art de la dévotion
Edit Template

L’historique de la paix en Euskadi, souvenirs, souvenirs !

Copier le lien

On évoque avec légitimité la récente Conférence d’Aillete 2011 qui a mis en mouvement la voie politique en faveur de la paix en Euskadi.

On ne saurait oublier le long et lent cheminement plus ancien mené par les mouvements religieux en faveur de ce processus au fil des années 80-2000.

Chacun connaît la marche annuelle entre Onate et Aranzazu empruntée à pied sur ce parcours tous les ans pour demander la paix à Notre-Dame de Aranzazu.

Cette marche pèlerine était souvent conduite par Mgr Setien, l’evêque de Saint-Sébastien.

L’influence de Radio Loiola, celle de la messe dite et radiodiffusée depuis la basilique d’Aranzazu tous les dimanches matins pour des milliers d’auditeurs de Guipuzkoa, les émissions de Radio Loiola à Azpeitia et à Bilbao autour de l’université jésuite de Deusto furent souvent l’occasion de rappeler le service du bien commun de la paix par ces médias diffusant en basque et en espagnol.

On se souvient encore de la rencontre interdiocésaine à Notre-Dame d’Armentia en Alava autour du cardinal Suquia ancien archevêque de Madrid.

Mgr Molères avait adressé une lettre de soutien aux évêques basques et navarrais présents à cette rencontre,la première du genre.

Mgr Blasquez évêque de Bilbao et actuel cardinal de Madrid rédigea de nombreuses lettres en faveur de la paix depuis son diocèse.

Mgr Sétien fut l’évêque de Saint-Sébastien le plus controversé car ses positions rappelaient invariablement l’urgence de rétablir la paix en Euskadi.

Sa conseillère de presse, universitaire et bascologue madame Recalde eut une influence capitale dans ces missions de paix.

Elle était en effet un artisan de paix actif du mouvement Elkarri.
On ne saurait oublier ces actions menées par les mouvements “pacifistes” dans la rue et les places publiques pour rappeler le défi de la paix.

Pour tous les monastères du pays basque, Loiola, Aranzazu, Leire, Xavier, Belloc et les congrégations religieuses dominicaines, bénédictines, jésuites, franciscaines, le sujet de la paix au pays basque faisait l’objet de débats enflammés.

N’oublions pas ces religieux emprisonnés comme l’artiste sculpteur Gandiaga à Aranzazu, la mise sous séquestre et surveillance de certains couvents que l’on suspectait de complicité avec les nationalistes, mais dont le travail de l’ombre fut celui de rechercher des espaces “de dialogue et de paix pour la société civile.”

Pour notre compte, à Bayonne, nous organisâmes une rencontre inédite avec six mouvements pacifistes venus des deux côtés des Pyrénées, à savoir Elkarri, Gesto por la Paz, qui disposait de 161 groupes dans l’Euskadi, Bakea Orain, Herria 2000 Eliza, Gernika Batzordea, Denon artean à la maison diocésaine de Bayonne en 1996.

Nombre de ces membres étaient animés par des croyants soucieux de servir la cause de la paix dans ce pays.

Puis en 1998, à la veille du jubilé de l’An 2000, Mgr René Coste, président de Pax Christi France, vint à Bayonne à l’invitation de Mgr Molères pour donner une conférence intitulée, “le Jubilé 2000 invite-t-il les hommes à la paix ?”

Mgr Molères avait interrogé l’auditoire : “quand est ce que les basques deviendront-ils basques ?”

Alain Lamassoure, ministre en fonction donna une conférence à l’invitation de Pax Christi, sur “l’Europe, un enjeu de justice et de paix.”

Il fut même organisé un prix de la paix dans le département 64 à l’intention des écoles parrainé par François Bayrou pour éduquer les enfants dès leur jeune âge à la vie en société en situation de paix…

Les Lettres publiées par les évêques basques du sud tout au long des années obscures de la violence, les déclarations après les attentats des années 95 et suivantes, de la part de Mgr Sétien et Lgr Blasquez, de l’ancien archevêque de Pampelune et de Vitoria, furent publiées en espagnol et en basque rappelant sans cesse le devoir de paix.

Chaque anniversaire de Gernika rassemble aujourd’hui encore les proches de la paix en ce jour mémoriel partagé depuis quelques années avec les victimes de Nagazaki au japon sur ce thème permanent de servir la paix.

On ne pourrait oublier enfin un serviteur de cette mission de paix en la personne du Cardinal Roger Etchegaray qui ne cessa d’œuvrer à cette action dans le silence habitué de sa fonction !

Pax christi Bayonne