L'extension du droit à l'avortement selon Cuomo - France Catholique
Edit Template
L'amour du travail bien fait avec saint Joseph artisan
Edit Template

L’extension du droit à l’avortement selon Cuomo

Traduit par Alain Fumey

Copier le lien
A peine 2 semaines avant le 40e anniversaire de l’arrêt Roe contre Wade, le gouverneur de l’État de New York Andrew Cuomo s’exclamait quatre fois au cours de son discours sur l’État : « C’est son corps à elle, c’est son choix ! » et promettait d’appuyer l’adoption du « Reproductive Health Act » que certains appellent Décret d’extension de l’Avortement. Franchement, ce que le gouverneur espère obtenir est difficilement compréhensible, particulièrement parce que l’État de New York a dans son code une loi sur l’avortement depuis 1973 — 3 ans avant Roe — et détient depuis des décennies le sinistre titre de Capitale de l’avortement de la Nation. Il y a davantage d’avortements, pour 1 000 femmes entre 15 et 44 ans, dans l’État de New York que dans aucun autre État de la Nation. Tableau.jpg Dans la ville de New York, où la plupart des avortements de l’État sont pratiqués, le Département de la Santé a rapporté qu’en 2009 il y a au 121.745 naissances et 80.629 avortements. Autrement dit, 40% de toutes les grossesses dans New York sont interrompues. De plus, le taux d’avortements dans la ville de New York des afro-américaines est de 60%, celui des hispaniques de 41% — et 45% des naissances sont hors mariage. Malgré ces statistiques effroyables, le « Reprodutive Health Act » pourrait modifier les lois sur l’avortement en repoussant la limite des 24 semaines, pour autoriser les avortements tardifs lorsque la santé de la mère est en danger ou si le fœtus n’est pas viable. Selon ces termes, un avortement serait pour l’essentiel autorisé à n’importe quel moment pour presque n’importe quelle raison. Tous les professionnels de santé, et pas seulement des médecins, pourraient également pratiquer les avortements. « Cette modification dangereuse et extrême, » observe la Conférence catholique de l’État de New York, « met clairement la santé des femmes en danger et reflète une stratégie nationale d’avortement visant à autoriser les non-médecins à pratiquer l’avortement, en réaction au nombre décroissant de médecins qui acceptent de le faire. » L’avortement pourrait tomber sous la règlementation des « Droits fondamentaux à la vie privée » — une classification que même la Cour Suprême a rejetée. L’État de New York ne pourrait pas autoriser des textes permettant de demander le consentement des parents [de mineures] ou leur information, ni de limiter ou abolir les avortements financés par les fonds publics. La loi de l’État de New York sur l’avortement pourrait aussi être reclassée. Au lieu de faire partie du Code Pénal de l’État, elle passerait dans la catégorie des lois sur la Santé Publique. La Conférence catholique a publiquement mis en garde contre une telle proposition « sans nécessité, extrême et dangereuse », qui entamerait la liberté religieuse des institutions catholiques. La protection de la clause de conscience est limitée et ambiguë. Elle ne protège pas les « fournisseurs institutionnels comme les hôpitaux religieux et autres organismes qui ne veulent pas être impliqués dans l’avortement. » On ne ferait aucune distinction, en ce qui concerne le droit fondamental d’avorter, sur les prestations, les solutions possibles, les services, l’information. Ceci pourrait être interprété par les responsables publics pour contraindre les institutions de santé publiques ou privées, à mettre en place des protocoles d’avortement. Andrew Cuomo, qui s’est déplacé vers l’extrême gauche de l’échelle politique en même temps que croissaient ses ambitions à la tête de l’État [de New York], veut imposer ses idées pro-avortement à tout le monde. Cela pourrait même être trop pour son père Mario Cuomo, ancien gouverneur, qui avait déclaré durant son mandat que, bien qu’il soit personnellement opposé à l’avortement, il ne serait pas convenable, en tant que responsable public, d’imposer ses idées personnelles à tous les habitants de l’État. Un récent sondage commandé par la fondation Chiaroscuro et mené par l’institut John McLaughlin, montre que dans son désir de plaire aux sympathisants de la Ligue d’Action pour les Droits à la Reproduction et à l’Avortement, Cuomo pousse le bouchon trop loin. Voici ce que le sondage révèle : – 80% s’opposent à l’avortement sans restriction au cours du 9e mois ; – 75% s’opposent à ce que des non-médecins pratiquent l’avortement ; – 89% s’opposent à un avortement pour réduire les grossesses de jumeaux ou triplés à une seule naissance ; – 92% s’opposent à un avortement en vue du choix du sexe ; – 87% sont favorables à une information préalable envers les femmes enceintes avant toute décision ; – 78% approuvent le délai de réflexion de 24h ; – 76% approuvent l’information préalable des parents pour les mineures voulant avorter ; – 68% sont favorables à la gratuité des soins pour les femmes qui vont au bout de leur grossesse. C’est vraiment stupéfiant de constater que, même dans un état aussi ancré dans le clan Démocrate que l’État de New York , les citoyens estiment que le soutien de Cuomo en faveur de la généralisation de l’avortement est largement en dehors de la tendance politique générale. Le cardinal de New York, Timothy Dolan, qui a dit « frémir » devant les statistiques glaçantes  de l’avortement, conduit la réaction contre les projets de généralisation des avortements : « J’ai beaucoup de mal à imaginer un projet législatif moins urgent ou plus néfaste que celui-ci… C’est comme si, dans l’esprit des législateurs, notre devise nationale ‘Excelsior’ (Toujours plus Haut) s’appliquait au taux d’avortements. » Espérons que les opposants qui vont se rassembler pour une marche de protestation mardi [26 mars 2013] vers le Capitole de l’Etat d’Albany, auront appris quelque chose de leur tentative ratée contre le mariage homosexuel, et sauront utiliser leur poids plus efficacement pour circonscrire ou rejeter les projets de Cuomo.
— – Photo : Andrew M. Cuomo