L’éternelle enfance, l’infinie innocence de Dieu ! - France Catholique

L’éternelle enfance, l’infinie innocence de Dieu !

Temps de Noël 1

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Viens et vois ton Dieu ! Qui voit ce Dieu-Enfant voit le cœur d’enfant de Dieu. Si tu colles l’oreille à ses lèvres, peut-être l’entendras-tu murmurer : « Qui me voit le Père. » [Jn 14, 9]

Je pense à ce jeune homme qui avait tout plaque, tout largué. Perdu dans ses rêves, dans ses drogues intellectuelles. Et qui, un soir de désespoir, entre à Notre-Dame de Paris, se cache derrière un pilier, entend la chorale chanter l’Adeste fideles – « Venez, fidèles, voir et adorer ! » C’est le 25 décembre, jour de Noël 1886. Son nom ? Paul Claudel ! Tout à coup, toutes ses défenses tombent. Et tombent aussi tous les masques dont il avait affublé Dieu. Il craque ! En un instant, c’est la révélation fulgurante de Dieu : Quelqu’un ! La révélation de l’éternelle enfance de Dieu, l’éternelle innocence de Dieu. Plus tard, il deviendra un chantre émerveillé de ce mystère, le grand poète-théologien de notre siècle.

Exactement en cette même nuit de Noël – même jour et même année –, une petite Normande, très blessée par les déchirements de son enfance malheureuse (à 14 ans – elle en est encore à ses 4 ans, pleurant pour un oui ou pour un non), monte l’escalier au retour de la messe de minuit. Son père lui fait une remarque qui devrait la faire éclater en sanglots pour des jours et des jours. Elle ne s’effondre pas. Elle se redresse : c’est une autre Thérèse qui descend l’escalier, sourire aux lèvres, forte, maîtresse d’elle-même. Ce qu’elle n’avait pas pu faire en dix ans d’efforts, Dieu l’a fait en un instant. Il a pris sur lui sa faiblesse : il l’a revêtue de ses armes de lumière. Et la voilà entrée dans le grand combat de l’amour, fière et forte, invincible : c’est Thérèse, l’enfant de Lisieux. Pardon : de Bethléem !
Tant et tant de miracles se passent les nuits de Noël ! Si on savait…
Un petit frère Albert, à Cracovie – le François d’Assise de Pologne – complètement retourné par ces misérables clochards qu’il surprend en train de fêter la nuit de Noël… Un père Chevrier à Lyon, complètement retourné en contemplant la crèche.

Tant et tant d’exemples pourraient être cités !

Et toi, viens et vois ! Que devant cet Enfant, toutes tes caricatures de Dieu volent en éclats ! Que tombent les défenses que tu t’es forgées, par peur de Dieu et peur des autres ! Tes armes pour agresser Dieu et les autres, que tu les lâches ! Tes mains crispées, tes poings tendus contre Dieu, qu’ils s’ouvrent ! Reçois-le dans tes mains ! Ton Dieu veut s’y blottir !
Peur de Dieu ? Plus jamais ! Mais à jamais, accueille son bonheur !
Ici, que guérisse ta naissance !

Pour chacun de nous, la naissance est le moment le plus difficile, le plus délicat, le plus décisif d’une existence, avec – à l’autre extrémité – notre naissance au Ciel. Toute naissance est douloureuse, pas seulement pour la mère : pour l’enfant aussi.

Peut-être que ta naissance a été mal vécue. Même si tu ne t’en souviens pas, tout se grave dans la mémoire de l’être. Tu as pu naître prématurément, mis en couveuse, avec recours à la chirurgie (césarienne, forceps, etc.). Médecins ou infirmiers ont pu empêcher ta maman de t’étreindre, de t’embrasser. Ou peut-être celle-ci ne l’a pas pu ou pas voulu. Ton père a peut-être pu s’exclamer : « Encore un garçon ! », et partir en claquant la porte. Que sais-je ? Peu importe !

Jésus aurait pu être traumatisé par sa naissance dans de telles conditions de dénuement, de pauvreté, de misère, dans la nuit, le froid, l’insécurité et surtout le rejet. Il ne l’a pas été, car tout était accueilli, offert.

Et aujourd’hui, quelles qu’aient été les circonstances et conditions de ta naissance, mets les dans celles de Jésus, confie-les à Marie, ta Maman. Et prépare-toi déjà à être demain maman ou papa : le plus beau, le plus fabuleux et le plus difficile aussi de tous les métiers. Cela se prépare dès aujourd’hui. Si vous vivez un cheminement d’amour, pensez déjà à la manière dont vous allez vivre la conception, la gestation, la naissance de votre, de vos enfants…