L'animal et l'embryon humain - France Catholique
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Van Eyxk, l'art de la dévotion
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L’animal et l’embryon humain

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Parfois les informations se télescopent de façon étrange, en faisant ressentir des contradictions que l’on se garde bien de trop souligner ou interroger. Ainsi, j’apprends que le statut des animaux progresse dans le code civil, passant du statut de bien meuble à celui d’être vivant doué de sensibilité. Fort bien. Mais j’apprends aussi, par ailleurs, que le planning familial lance une campagne pour déstigmatiser l’avortement et réaffirmer qu’il constitue « un droit essentiel des femmes ». Je sais bien que c’est éminemment incorrect, mais je pose quand même la question : quid du statut de l’embryon humain ? Quel est son rapport précisément avec l’humanité ? Je ne me fais aucune illusion, ma question restera ignorée. Elle est trop dangereuse. Ceux qui vous expliquent qu’il s’agit d’un simple « amas de cellules » se garderont bien d’inscrire une telle définition dans le droit. Ils seraient vite en difficulté pour s’expliquer sur le seuil d’hominisation, qui varie selon les latitudes. La suprême pirouette actuelle, pseudo-philosophique, consiste à dire qu’il n’y a vraiment un enfant que s’il correspond à un réel projet parental. C’est le comble du sophisme, qui passe pourtant comme lettre à la poste.

Mais pour les animaux, on n’hésite pas, sans prendre le moins du monde conscience de l’incroyable inconséquence dont on fait preuve. Je précise tout de suite que je suis un ami des animaux et que j’approuve vivement un statut juridique qui les protège mieux de la cruauté. Mon ami Jean Bastaire s’est montré un des meilleurs avocats de la cause animale et j’ai retenu la leçon. Comment oublier, pourtant, que les premières lois de protection des animaux ont été édictées par le régime national-socialiste en Allemagne ? Je n’en tire qu’une leçon. La compassion pour l’animal ne saurait masquer la nécessité d’une reconnaissance sans équivoque de la différence ontologique de l’homme. Et à partir de là, on pourrait établir la hiérarchie des dignités et des statuts et ne pas se laisser aller aux faux-semblants. Je pense à la campagne indigne qui s’en prend en ce moment au lycée Gerson, à propos du respect de la vie humaine.

Chronique lue sur radio Notre-Dame le 15 avril 2014.