L'amère vérité concernant le féminisme - France Catholique
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L’amère vérité concernant le féminisme

Traduit par Bernadette Cosyn

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Quand je dis aux gens que je suis une ex-féministe, certains semblent choqués et froissés, comme si j’avais suggéré que la terre n’était pas ronde. D’autres arborent un air joyeux, comme s’ils pensaient : « merveilleux, quelqu’un d’autre ressent les choses comme moi ! »

Je ne suis certainement pas opposée à ce que les femmes aillent à l’université, et je ne pense pas non plus qu’il devrait être interdit aux femmes de poursuivre leurs rêves, que ce soit dans la maternité, la médecine ou la météorologie. Cependant, comme personne ayant suivi le programme féministe durant de nombreuses années, je peux attester que donner aux femmes un meilleur accès à une éducation et à une carrière n’est que la partie émergée de l’iceberg féministe. Si vous creusez un peu plus profond, vous découvrez une collection abrutissante de mensonges.

Le premier mensonge, il m’a fallu des années pour le déceler. Bien qu’ayant été élevée dans un foyer catholique sérieux, durant mes jeunes années à l’université, j’ai abandonné ma foi ainsi que mes principes moraux. Au temps où j’étais en troisième cycle universitaire, le MLF mugissait à travers le campus, et l’un de ses cris de ralliement était « amour libre ». Cette expression n’avait rien à voir avec la réalité du comportement, qui consistait à s’engager sans amour dans des activités sexuelles avec des inconnus, comme si c’était une activité ordinaire.

Comme féministe naissante, j’ai adhéré à la notion erronée que la sexualité débridée ne nuisait pas aux hommes et que donc cela devait être parfait pour les femmes également. Après tout, les féministes étaient déterminées à mettre sur un pied d’égalité mâle et femelle, ce qui signifiait démanteler les traditions telles que le mariage et l’engagement et, dans ce processus, encourager les femmes à imiter le comportement masculin.

Je souffrais émotionnellement de devenir intime avec des hommes que je connaissais à peine et d’essayer de feindre que je n’espérais pas une relation durable – ou même seulement un autre rendez-vous – mais je me persuadais que mes émotions allaient finir par changer. En dépit du fait que les amies filles et moi continuions d’avoir le cœur brisé, nous ne sommes pas arrivées à la conclusion évidente, qui est que le féminisme avait tout faux.

Les femmes sont créées par Dieu pour réunir la sexualité avec l’engagement et l’amour, puisque nous savons au plus profond de nos cœurs qu’un bébé est la finalité indéniable de l’intimité sexuelle. Comme j’étais trop naïve pour percer à jour le mensonge, j’en ai conclu que je devais donner plus de temps à la nouvelle expérience et que je finirai par atteindre la vraie « libération ».

J’étais également prise au piège dans le réseau du second mensonge du féminisme, qui découle directement du premier. Les féministes sont tout à fait conscientes que le sexe débridé peut mener à une grossesse, même en utilisant des moyens de contraception. Il n’y a tout simplement aucun dispositif ou produit chimique qui puisse garantir à 100% qu’une activité sexuelle ne débouchera pas sur une grossesse.

Cependant, les féministes ne voient pas ce fait évident comme une bonne raison d’éviter la sexualité pré-maritale. A la place, dans leur tentative continuelle de briser le lien voulu par Dieu entre la sexualité et les bébés, elles proposent une autre « solution », une solution qui a conduit à la mort de millions d’innocents depuis que l’avortement a été légalisé.

Tragiquement, j’étais une de ces femmes qui approuvaient cette tromperie. Je pensais sincèrement que le droit d’une femme à poursuivre des études ou une carrière primait sur le droit à la vie d’un bébé innocent. Alors, quand je me suis trouvée moi-même enceinte bien que non mariée, j’ai choisi ce que je pensais être une simple solution. Dans tous les articles féministes que j’avais épluchés – et ils étaient nombreux – il n’était fait aucune mention des répercussions émotionnelles qui sont souvent le résultat d’une interruption de grossesse.

J’ai pris rendez-vous dans une clinique féministe, j’y suis allée et j’ai signé les papiers. Dans mon esprit, ce qui allait se passer était comparable à une extraction dentaire. Je n’avais pas conscience alors que j’étais sur le point d’expérimenter la première fêlure dans mon armure féministe parce que la « procédure » ainsi que je la dénommais s’est révélée horriblement douloureuse, tant physiquement qu’émotionnellement.

En vérité, quand j’ai quitté la clinique ce jour-là, j’ai ressenti une bouffée de soulagement, parce que le problème immédiat était réglé. Ce dont je ne me rendais pas compte, c’est que j’allais devoir faire face durant des années à des problèmes bien plus sérieux, alors que mes émotions féminines réagissaient avec horreur et regret à ce qui s’était réellement passé ce jour-là.

J’ai commencé à éprouver des hallucinations et des cauchemars. Si je voyais un bébé dans un centre commercial, les larmes me montaient aux yeux. Je me sentais également terriblement seule parce que même mes amies féministes, dont beaucoup avaient sûrement subi la même « procédure », évitaient soigneusement toute mention de leurs propres avortements.

A mesure que les années passaient, j’étais pleine d’un regret amer et lancinant. Peu importait ce que les spécialistes féministes proclamaient dans leurs savants articles pondus à foison, la vérité de l’affaire devenait d’une aveuglante clarté : j’avais pris une vie et ne m’en remettrai jamais tout à fait.

Quand, la quarantaine passée, je suis revenue à l’Eglise Catholique, je m’étais enfin libérée de nombreuses tromperies féministes. J’avais vu qu’il était impossible de se proclamer pour les femmes tout en étant contre les bébés. J’avais pris conscience que dans la stratégie féministe, les enfants étaient les grands perdants. Et c’est seulement par une compréhension mûrie du catholicisme que j’ai découvert ce que signifiait être pour les femmes d’une façon saine et belle.

Regarder une représentation de Marie couvant du regard le Christ enfant dans ses bras révèle la vérité qui triomphe une bonne fois pour toutes des mensonges du féminisme. Il y a un lien profond et permanent entre une mère et son enfant – et séparer les bébés de leurs mères conduit à la catastrophe pour les unes comme pour les autres.

J’ai trouvé le pardon dans le sacrement de réconciliation et j’ai enfin expérimenté une guérison émotionnelle par le biais d’un ministère catholique appelé Post Abortion Treatment and Healing (traitement et guérison post-avortement). Cependant, les profondes cicatrices laissées par le féminisme ne disparaîtront jamais entièrement.

Si je pouvais remonter le temps, je laisserais grandir ce petit bébé. Comme des millions d’autres femmes qui regrettent d’avoir avorté, je donnerais n’importe quoi pour contempler le petit visage de mon précieux bébé qui n’a jamais vu la lumière du jour.

— 

Lorraine Murray, nouvelle contributrice de ‘The Catholic Thing’ est chroniqueuse religieuse de ‘The Georgia Bulletin’,journal de l’archidiocèse d’Atlanta et de ‘The Atlanta Journal-Constitution’. Elle vit à Decatur (Géorgie). Elle est l’auteur de ‘Confessions of an Ex-Feminist’ et ‘The Abbess of Andalusia : Flannery O’Connor’s Spiritual Journey’ (‘Les confessions d’une ex-féministe’ et ‘L’abbesse d’Andalousie : le voyage spirituel de Flannery O’Connor’).


Illustration : « Madone à l’Enfant » par Giovanni Bellini, 1510 [pinacothèque de Brera, Milan] Cette peinture fait partie des dernières réalisations de Bellini, il l’a achevée quand il avait 80 ans.

Source : https://www.thecatholicthing.org/2018/07/11/the-bitter-truth-about-feminism/