Sous ce vocable singulier les Espagnols relèvent le défi qui court actuellement l’opinion publique : sur quelle voie d’avenir se dirige le pays traversé d’un sentiment de déprime ?
Une conférence, première du genre, s’est tenue à Madrid en présence de Manuel Vals ancien Premier ministre français d’origine catalane venu en France où il acquit la nationalité et fit ses débuts dans la politique.
Le débat porte de fait sur l’identité espagnole aujourd’hui pour la renforcer davantage comme nation.
La crise d’identité est polarisée par ce thème, qu’est ce qu’être espagnol ?
Sinon par le renforcement d’un nouveau patriotisme en désamour au milieu d’autres nations comme la France et les Etats-Unis habités de complexe de supériorité tandis que les Espagnols subissent a contrario les effets d’un complexe, pour le cas, d’infériorité.
En France les sujets du moment sont l’islam et les musulmans, souligne Manuel Vals, en Espagne le pays est encore sous la chape du franquisme de ses quarante années qui ont façonné un mode de pensée où faire de la politique dans le bon sens du terme fait défaut.
Non du populisme soumis à la quête de coupables agissant de l’extérieur, l’Europe, Bruxelles, Madrid, lecCapitalisme et ses ravages, Washington, les étrangers et de sus les musulmans…!
En fils de la Catalogne, il rappelle la fierté qui demeure pour lui d’être catalan, par ce que, dit-il, nous sommes en capacité de résoudre la crise territoriale et de contribuer à stabiliser le projet de l’Union Européenne.
Pour devenir un pays ouvert avec ses propres appartenances qui sont les liens historiques de départ et de la famille d’origine.
L’Europe demeure nécessaire à l’Espagne, souligne Manuel Vals, dans le droit fil de la Constitution espagnole de 1978 suivant l’exemple reçu d’Adolfo Suarez, de Felipe Gonzales, et de José Maria Aznar, chacun avec sa personnalité mais toujours dans le même sens de l’histoire.
Manuel Vals confie la pratique de l’humilité aux Espagnols à la différence des Français et des Américains déjà cités, capables de partager avec Madrid la capitale nationale la singularité de toutes les autonomies régionales en concordance vécue et non rapport d’ hostilité.
Il faut encore réformer l’esprit des partis politiques ajoute Manuel Vals.
Les scandales et les corruptions qui les marginalisent ayant leur effet contraire dans l’opinion, dans cet ordre de pensée d’inhibition actuelle qui est une fragilité évidente du politique.
Lors de cette conférence des acteurs de premier niveau – ayant obtenu des prix internationaux pour leurs recherches, des prouesses de la médecine en cardiologie, des cinéastes et des auteurs de renom – ont à leur tour endossé le sentiment partagé par ces Espagnols de premier échelon qui dessinent des projets en vue des 40 années prochaines, pour l’Espagne et l’Europe.
L’Espagne en Europe et dans le monde, Espagne 40-40, donnera deux autres conférences similaires, l’une à Bruxelles le 18 décembre prochain, l’autre à Londres en janvier dans ce volet de la communication vers l’extérieur de réalités économiques, socio culturelles de ce pays en quête de reconnaissance de ce qu’elle est en vérité, au delà des informations diffusées la concernant depuis la crise catalane, qui lui ont fait porter la douloureuse réputation d’un franquisme antidaté !
