Jeanne d'Arc, patrimoine mondial de l'humanité - France Catholique
Edit Template
Van Eyck, l'art de la dévotion. Renouveau de la foi au XVe siècle
Edit Template

Jeanne d’Arc, patrimoine mondial de l’humanité

Copier le lien

Cette année 2012 est donc l’année Jeanne d’Arc, puisque nous célébrons le six-centième anniversaire de sa naissance à Domrémy. Max Gallo est aujourd’hui notre invité, puisqu’il publie à cette occasion un livre qui ne nous étonne pas, parce que nous savons l’écrivain et l’historien toujours en première ligne, lorsqu’il faut mettre en lumière les grandes figures de notre histoire nationale. Nous apprenions aussi, hier, que Nicolas Sarkozy se rendrait vendredi à Domrémy pour célébrer notre héroïne, ce qui n’est que justice, parce que Jeanne d’Arc appartient à tous les Français. Sainte, elle est en quelque sorte au patrimoine mondial de l’humanité. Certains s’indignent qu’elle ait été confisquée par Marine le Pen. Mais il ne leur appartient qu’à eux de l’honorer aussi à leur façon. Même dans le passé, dans une période qui n’était pas très consensuelle, le Parti Communiste Français honorait Jeanne, en déléguant la propre épouse de Maurice Thorez, qu’on surnommait d’ailleurs la « Jeannette », pour porter aussi sa gerbe de fleurs à la libératrice de la patrie.

C’est à l’école communale que je fis connaissance avec elle, notamment grâce à une iconographie où on la voyait auprès de Charles VII lors du sacre à Reims. Mais elle allait bientôt prendre, pour nous enfants, les traits d’Ingrid Bergman dans un film mémorable (1948) où nous l’admirions traverser la France à cheval. Plus tard, le film de Carl Dreyer, qui est antérieur de vingt ans, allait, lorsque je le verrai en ciné-club, prendre l’avantage sur tous les films — et ils sont nombreux — qui ont mis Jeanne d’Arc en scène. On m’a dit — je n’ai pu vérifier l’anecdote — qu’Ingrid Bergman, après avoir vu la sublime Falconetti qui avait incarné l’héroïne avant elle, avait dit qu’elle n’aurait jamais accepté le rôle proposé par Fleming, si on lui avait montré le film de Dreyer avant. C’était du temps du muet (1928). Et il est vrai que c’est un des chefs-d’œuvre du cinéma, qui nous a restitué le visage le plus vraisemblable de l’héroïne et de la sainte, celui qui nous permet d’entrevoir les dimensions d’un destin, sans doute sans équivalent dans l’histoire.

Chronique lue sur radio Notre-Dame le 04 janvier 2012.