« Je répandrai sur vous une eau pure » - France Catholique
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Van Eyck, l'art de la dévotion. Renouveau de la foi au XVe siècle
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« Je répandrai sur vous une eau pure »

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Lire chez Ézékiel ces mots fous de tendresse qui furent dictés par Dieu au prophète est comme en ma bouche une nourriture des plus suave en même temps que des plus explicite : « Je répandrai sur vous une eau pure, et vous serez purifié ; de toutes vos souillures, de toutes vos idoles, je vous purifierai : je vous donnerai un cœur neuf, je mettrai en vous un esprit nouveau… »

Propos dont la réalisation semblerait impossible si l’on s’en tenait au bord ou à la limite de la terrible expression « cœur de pierre ». Qui, ne se comportant que selon ce que signifie cette « pierre » inscrite en son cœur, modèle dont s’inspirerait son âme, ne ressemblant donc qu’au plus désastreux des êtres parmi les hommes créés par Dieu, ne méritant ainsi que cette comparaison d’avec cette sinistre « pierre », caillou dont il serait alors aisé de comprendre qu’il ne retiendrait rien en son être qui toucherait au spirituel, qui supprimerait jusqu’à l’idée même de l’« être esprit », qui de ce fait ne pourrait se croire capable de passer de cet état horrifique à celui de la « chair » dont parle Dieu : terme dont on comprend que lui seul exprimerait la capacité de permettre en cet être comme ressuscité, en cet être selon Dieu, de s’ouvrir pleinement à l’Amour ?

Or ici c’est bien d’amour en effet dont parle Dieu ! Seul Lui pourrait faire revenir ce « perdu » en son péché, lui qui pourrait hélas faire passer sa « chair initiale » – toute de création en l’Éden du Père et riche ainsi d’un cœur vivant consacré à l’amour -, à cette « pierre » tenue par Satan d’où, en effet, l’amour aurait été à jamais rejeté.

Ce « cœur de pierre » se doit d’être rejeté sans la moindre hésitation : du moins si l’on désire en vérité que soit accomplie la promesse divine ! Il ne serait plus possible à cet être de redevenir l’« être humain » que le Créateur avait désiré en projetant son « souffle » sur sa boue afin qu’il vive en le seul amour qui soit, en le seul amour qui ne provient que du Père : s’il n’avait jamais répondu à la demande éternelle, s’il avait seulement demeuré volontairement enfermé au sein des paroles prononcés en Éden par l’Ennemi, l’Homme n’aurait jamais pu devenir ce possible être ouvert à l’Amour.

Certes, il y eut le péché d’origine qui ne fut jamais supprimé de l’âme humaine et de l’esprit : combat sans cesse renouvelé. Satan n’a jamais décoléré de n’avoir pas, dès le début, emporté la’avictoire qu’il avait cru à sa portée.