Jacqueline de Romilly : Une profession de foi toujours d’actualité - France Catholique
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Jacqueline de Romilly : Une profession de foi toujours d’actualité

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Au début des années 1970, Jacqueline de Romilly écrivait un petit texte pour exprimer ses convictions sur l’éducation et sa foi en l’homme, deux sujets qui avaient été profondément ébranlés par la crise de 1968. Les esprits étaient si peu mûrs pour oser émettre des critiques sur les réformes adoptées dans l’enseignement supérieur, que son livre ne sera publié qu’après sa mort en 2012. On peut aujourd’hui le trouver en livre de poche et réaliser que ces réflexions n’ont pas pris une ride. A l’époque, la célèbre Helléniste était déjà une grande dame de l’enseignement supérieur et l’on regrette que se alarmes n’aient pas été prises en compte. Aujourd’hui où l’école est dans la ligne de mire de tous les analystes de la crise que nous traversons, on est accablé devant le temps perdu par les gouvernements qui se sont succédés depuis 40 ans. « Tout le monde aujourd’hui parle de malaise..malaise des jeunes et malaise des adultes, malaise de la société » écrivait en 1974 Mme de Romilly.

Rien n’a changé et au contraire ce malaise n’a fait qu’empirer, pour devenir fracture, haine et violence, qui sont devenues monnaie courante dans les écoles, entre les enfants, les enseignants et les enfants, et les enseignants et les parents. Selon l’auteur, la violence est ce qu’il y a de plus haïssable car pour une société qui se targue d’être civilisée, se doit de juguler la violence. Or force est de reconnaitre qu’elle est en train de prendre le dessus, et que nous retournons tranquillement mais surement à la barbarie – CF le film « les nouveaux sauvages, terrible et hilarante fable » sur la violence victorieuse »- . Pour Madame de Romilly, seule l’éducation peut rendre la violence « superflue et inefficace ». Or cette mission passe par l’école mais pas seulement par elle ; cela signifie d’abord que les enseignants veulent être des éducateurs, ce qui est bien différent du fait d’enseigner une matière. Que ces enseignants soient éduqués eux-mêmes, ce qui n’est pas gagné et que les parents ne se reposent pas sur l’école, la crèche ou autres modes de garde collectifs pour élever leurs enfants. Que les mères soient conscientes de l’importance de leur mission, telle que la rappelait dans une belle catéchèse le pape François début janvier. Or alors que tout est concentré sur l’école, aucune initiative n’est lancée pour donner aux mamans les moyens d’assurer leurs responsabilités. Or rien ne se résoudra sans elle.

Jacqueline de Romilly. Ce que je crois. Livre de Poche