J'y ai droit - France Catholique

J’y ai droit

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Un député mélenchoniste et sa compagne avocate et chroniqueuse télévisuelle ont bénéficié pour rénover leur pavillon des subsides de l’Agence Nationale de l’Habitat au titre de l’aide aux ménages très modestes. Le parlementaire estime qu’il n’y a là rien d’anormal dans la mesure où il a respecté la loi. Effectivement, les sommes octroyées par la collectivité étaient basées sur la déclaration de revenu 2016, même si, au moment de la demande d’assistance, les revenus du couple ne les rendaient plus éligibles à cet avantage.

Rien d’illégal, juste une sorte d’optimisation fiscale comme dénoncé de façon récurrente par les Insoumis. Légal mais est-ce moral ? Et est-ce tenable pour la collectivité ?

Solliciter une aide destinée aux ménages très modestes quand, dans la réalité, vous êtes loin de cette catégorie sociale est moralement discutable. Ce cas n’est pas unique, d’autres se mettent volontairement en arrêt maladie profitant de dispositions particulière de leur convention collective. J’ai également vu, au sein d’une famille bien sous tous rapports, d’aimables jeunes gens s’arranger pour bénéficier du chômage plusieurs mois afin de tranquillement préparer leur mariage. Dieu merci, lors de la cérémonie, les pauvres n’étaient pas oubliés dans les intentions de prière.

Prises individuellement ces pratiques sont déplaisantes mais pas dramatiques, mais quand elles se généralisent l’effet volume fait que c’est l’ensemble de l’économie sociale qui est impacté au détriment de la légitime solidarité et l’efficacité de la lutte contre la pauvreté.

Agissements inévitables quand l’individualisme l’emporte sur le bien commun.

Ce n’est pas la loi qui pourra répondre à ce défi. Ce sont les pratiques personnelles de chacun. La conscience d’appartenir à une communauté où nous sommes tous coresponsables du bon fonctionnement de la cité. Être citoyen, c’est agir, avec le souci de tous en s’appuyant sur cette science du bien et du mal appelée morale.

A l’aune de la déclaration publique du Président du Comité d’éthique, affirmant qu’il ne savait pas ce qu’est l’éthique, pour éviter que le « j’y ai droit » ne l’emporte sur le respect des devoirs. Faute de quoi prospérera ce que Gustave Flaubert exprimait à propos des devoirs : « les autres en ont envers nous, mais on n’en a pas envers les autres ».