ISLAM ET CHRISTIANISME COTE A COTE - France Catholique
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Saint Benoît, un patron pour l'Europe
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ISLAM ET CHRISTIANISME COTE A COTE

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Cité du Vatican, 16 septembre 2012 (VIS). Le Saint-Père s’est rendu hier dans l’après-midi non loin de Harissa, au palais patriarcal de Bkerké, siège hivernal du Patriarche maronite. Après avoir été accueilli par SB Béchara Boutros Raï, il s’est adressé à une foule de jeunes venus du Liban et de toute la région: « Vous vivez dans cette partie du monde qui a vu la naissance de Jésus et le développement du christianisme. C’est un grand honneur! Et c’est un appel à la fidélité, à l’amour de votre région et surtout à être des témoins et des messagers de la joie du Christ… Parmi les apôtres et les saints, beaucoup ont vécu à des périodes troublées et leur foi a été la source de leur courage et de leur témoignage. Puisez dans leur exemple et dans leur intercession, l’inspiration et le soutien dont vous avez besoin… Je connais les difficultés qui sont les vôtres dans la vie quotidienne, à cause du manque de stabilité et de sécurité, de la difficulté à trouver un travail ou encore du sentiment de solitude et de marginalisation. Dans un monde en continuelle mutation, vous êtes confrontés à de nombreux et graves défis. Même le chômage et la précarité ne doivent pas vous inciter à goûter le miel amer de l’émigration, avec le déracinement et la séparation pour un avenir incertain. Il s’agit pour vous d’être des acteurs de l’avenir de votre pays, et de remplir votre rôle dans la société et dans l’Église ».

Chers jeunes, « vous avez une place privilégiée dans mon cœur et dans l’Eglise tout entière car l’Eglise, qui est toujours jeune, vous fait confiance… Elle a besoin de votre enthousiasme et de votre créativité. La jeunesse est le moment où l’on aspire à de grands idéaux, et la période où l’on étudie pour préparer un métier et un avenir… Recherchez ce qui est beau, et ayez le goût de faire ce qui est bien!… Ouvrez les portes de vos esprits et de vos cœurs au Christ…qui vous dit: Je vous donne ma paix. Là est la véritable révolution apportée par le Christ, celle de l’amour. Les frustrations présentes ne doivent pas conduire à vous réfugier dans des mondes parallèles comme ceux, entre autres, des drogues de toutes sortes, ou celui de la tristesse de la pornographie. Quant aux réseaux sociaux, ils sont intéressants mais peuvent, avec grande facilité, vous entraîner à une dépendance et à la confusion entre le réel et le virtuel. Recherchez et vivez des relations riches d’amitié vraie et noble. Ayez des initiatives qui donnent du sens et des racines à votre existence en luttant contre la superficialité et la consommation facile… Recherchez de bons maîtres, des maîtres spirituels, qui sachent vous indiquer le chemin de la maturité en laissant l’illusoire, le clinquant et le mensonge ».

« Méditez la Parole de Dieu en découvrant l’intérêt et l’actualité de l’Evangile. Priez! La prière, les sacrements sont les moyens sûrs et efficaces pour être chrétien et vivre « enracinés et fondés dans le Christ…en qui tous les hommes sont nos frères. La fraternité universelle qu’il a inaugurée sur la Croix revêt d’une lumière éclatante et exigeante la révolution de l’amour. Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés. Tel est le testament de Jésus et le signe du chrétien… Si le Christ vous invite à faire comme lui, à accueillir sans réserve l’autre, même s’il est d’appartenance culturelle, religieuse, nationale différente. Lui faire une place, le respecter, être bon envers lui, rend toujours plus riche d’humanité et fort de la paix du Seigneur… Vivre ensemble des moments d’amitié et de joie permet de résister aux germes de division, toujours à combattre… Soyez les messagers de l’Evangile de la vie et des valeurs de la vie. Résistez courageusement à tout ce qui la nie : l’avortement, la violence, le refus et le mépris de l’autre, l’injustice, la guerre. Vous répandrez ainsi la paix autour de vous. Est-ce que ce ne sont pas les agents de la paix que nous admirons finalement le plus?… N’est-ce pas un monde de paix qu’au plus profond nous voulons pour nous et pour les autres?… Découvrir en vérité le pardon et la miséricorde de Dieu, permet toujours de repartir pour une nouvelle vie. Il n’est pas facile de pardonner. Mais le pardon de Dieu donne la force de la conversion, et la joie de pardonner à son tour. Le pardon et la réconciliation sont des chemins de paix, et ouvrent un avenir… Jeunes libanais, vous êtes l’espérance et l’avenir de votre pays. Vous êtes le Liban, terre d’accueil, de convivialité, avec cette faculté inouïe d’adaptation. Et en ce moment, nous ne pouvons pas oublier ces millions de personnes qui composent la diaspora libanaise et qui maintiennent des liens solides avec leur pays d’origine ». Jeunes du Liban, a conclu le Saint-Père, « soyez accueillants et ouverts, comme le Christ vous le demande et comme votre pays vous l’enseigne ».

« Je voudrais saluer maintenant les jeunes musulmans qui sont avec nous ce soir. Je vous remercie pour votre présence qui est si importante. Vous êtes avec les jeunes chrétiens l’avenir de ce merveilleux pays et de l’ensemble du Moyen Orient. Cherchez à le construire ensemble. Et lorsque vous serez adultes, continuez de vivre la concorde dans l’unité avec les chrétiens. Car la beauté du Liban se trouve dans cette belle symbiose. Il faut que l’ensemble du Moyen Orient, en vous regardant, comprenne que les musulmans et les chrétiens, l’Islam et la Chrétienté, peuvent vivre ensemble sans haine dans le respect des croyances de chacun pour bâtir ensemble une société libre et humaine. Je sais également qu’il y a parmi nous des jeunes venus de Syrie, auxquels je tiens à dire combien j’admire leur courage. Dites chez vous, à vos familles et à vos amis, que le Pape ne vous oublie pas. Dites autours de vous que le Pape est triste à cause de vos souffrances et de vos deuils. Il n’oublie pas la Syrie dans ses prières et ses préoccupations. Il n’oublie pas les moyen-orientaux qui souffrent. Il est temps que musulmans et chrétiens s’unissent pour mettre fin à la violence et aux guerres ». Après ce discours, Benoît XVI a pénétré dans le palais patriarcal pour saluer dans la chapelle les patriarches catholiques du pays.