Hollande sort de son silence devant la montée de Mélenchon - France Catholique
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Hollande sort de son silence devant la montée de Mélenchon

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A jouer avec le feu, on peut se brûler, et… éprouver le besoin de courir chercher une pompe à incendie. Après avoir activement préparé en coulisse le laminage de la candidature de la Droite libérale et du Centre, François Hollande sort de son silence devant l’évolution récente de la campagne électorale à épisodes multiples qui se déroule sous ses yeux. Cette semaine, il tire brusquement la sonnette d’alarme, un peu comme le passager d’un autobus emballé dont les freins risquent de lâcher, et dont on ne sait plus très bien qui peut tenir le volant…

La campagne en plein essor de Jean-Luc Mélenchon, à la fois collectiviste et souverainiste, semble fort avoir bénéficié de la conjonction de plusieurs facteurs : la persistance du profond discrédit du Parti socialiste, dont le malheureux Benoît Hamon fait les frais à son détriment ; une soudaine mobilisation des mécontents chroniques sortant du vivier méconnu et méprisé, mais considérable, des abstentionnistes ; une mobilisation parallèle de nouveaux électeurs des banlieues issus de l’immigration de fraiche date… Mais aussi, après le double phénomène de tassement des courants de Marine Le Pen et d’Emmanuel Macron : un apport probable d’électeurs ex-lepénistes venant de l’aile gauche du Front national (une tendance « populiste » elle-même provenue d’un électorat ouvrier ex-communiste des années 70 et 80, repassant ainsi de l’extrême-droite à l’extrême-gauche) ; et l’arrivée de certains déçus de Macron déjà désillusionnés, en quête d’un nouveau rêve de lendemains qui chantent et qui enchantent…

Par une allusion transparente aux effets oratoires artistiques savamment étudiés de Mélenchon sur les planches, François Hollande évoque en connaisseur « un péril », des « simplifications » et des « falsifications ». Selon son expression, un péril « qui fait que l’on regarde le spectacle du tribun plutôt que le contenu de son texte »… Dans le camp du « tribun », un lieutenant de Mélenchon dénonce déjà un « mépris bourgeois » avec irritation…

Sans appeler ouvertement à voter pour son poulain Emmanuel Macron (l’homme du mouvement « En Marche !»), M. Hollande invite les électeurs à « aller vers la marche du progrès »… Marchons, marchons ! Autrefois, Franz Kafka, ce prophète de l’ironie antitotalitaire, écrivait ces mots d’une profonde lucidité : « Croire au progrès ne signifie pas qu’un progrès ait déjà eu lieu. Cela ne serait pas une croyance »… Combien d’électeurs, croyants de fraiche date ou de toujours, vont-ils faire acte de foi et d’espérance en Emmanuel Macron, le dauphin et successeur presque désigné de François Hollande ?