François à Turin - France Catholique
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L'amour du travail bien fait avec saint Joseph artisan
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François à Turin

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La visite du pape « piémontais » à Turin devait forcément revêtir un caractère de proximité, presque familial. D’ailleurs, le Saint-Père a accueilli les membres de sa propre famille à cette occasion et n’a cessé de rappeler les liens qu’il avait avec cette région, notamment en évoquant sa chère grand-mère, dont il a tant reçu. De même, en allant prier saint Jean Bosco, c’est une autre famille qu’il visitait, dont il est aussi l’héritier. Comme il le fait régulièrement, François a délaissé le texte officiel qu’il avait préparé pour les salésiens, afin de s’adresser à son auditoire spontanément. Ce sont des souvenirs personnels qui ont aussitôt émergé, avec un grand sentiment de gratitude à l’égard de l’éducateur privilégié de la jeunesse ainsi que de tous ceux qui se sont mis à son école, pour tendre la main aux enfants les plus pauvres, retrouvés souvent dans les rues. Le futur jésuite a d’abord été formé à la pratique et à la spiritualité de Don Bosco, et il lui en est beaucoup resté. Ce que le saint Turinois appelait « les trois blancheurs », à savoir la Vierge Marie, l’eucharistie et le pape, s’est gravé en lui de façon ineffaçable et inspire encore ses gestes les plus personnels. Ainsi son amour de Notre-Dame, à qui il aime offrir un bouquet de fleurs.

Cette pastorale directe établit un contact chaleureux entre le « petit-fils » du Piémont et une population qui ne lui a pas ménagé son affection et ses acclamations. François avait voulu cette visite à Turin, parce qu’il désirait se recueillir devant le Saint-Suaire au terme d’une ostension exceptionnelle, à la suite de plus d’un million de pèlerins. Certes, il n’a pas fait de longs développements à propos de cette vénérable relique, dont il reconnaît pourtant la haute signification, en continuité avec ses prédécesseurs. La parole de l’Église est forcément discrète à ce sujet, car elle n’a pas l’autorité d’invoquer une sorte de « Cinquième Évangile ». Pour autant, elle n’a cessé d’encourager la recherche autour du Saint-Suaire, qui loin de se trouver en contradiction quelconque avec les évangélistes, les conforte puissamment, tout en suscitant une étonnante relecture des textes de la Passion. Dans sa méditation silencieuse devant la Sainte-Face et le corps crucifié du Sauveur, François a puisé toute son inspiration pour annoncer le message de la Miséricorde divine à l’égard de tous : « Jésus est celui qui vainc la force du mal et les menaces de désespoir sur la mer de notre existence. »