Fragments - France Catholique
Edit Template
Van Eyxk, l'art de la dévotion
Edit Template

Fragments

941/

Copier le lien

1/

Quels que soient les événements, ou les troubles fils de l’inquiétude, ou les forces des douleurs, je ne puis trouver que très bien venu ce matin le verset d’ouverture du psaume 145 : « Chante, ô mon âme, la louange du Seigneur » …
L’Espérance est moins au cœur des actualités ou des instants d’une activité prégnante et ardente que lorsque l’obscurité s’empare de notre esprit. Notre salut est ailleurs : il éclaire le chemin qui déroule devant nous ses lacets ou ses longues lignes droites montant vers un horizon encore incertain : non pour que nous nous alarmions des difficultés, prévisibles ou non, mais pour que nous tenions fermement le cap unique vers Dieu, pourtant déjà en nous…
« Ne mets pas en les Puissants ta confiance », écrit le même psalmiste, car

ces « Hauts Placés » ne connaissent rien du Salut : ne font que le confondre avec ce qui nous perd ou nous tue.

Le Salut habite en nous, il nous dirige vers le but, notre nouvelle naissance. Mais il nous faut tout de même aligner nos actes, nos projets, nos affaires, nos réflexions, nos études, nos loisirs même à notre Foi ! Impossible de faire diverger l’une et les autres : et tout en nous doit soumettre ce qui occupe notre temps à la nécessité de ce qu’exige notre salut. Car ce Salut dépend entièrement de Celui qui nous l’a obtenu.

2/

À nouveau un passage du psaume 145 : il éclaire notre champ d’action par rapport aux tragédies qui affectent le Moyen Orient et se conjuguent avec les inquiétudes qui secouent les pays de l’Europe. Du moins ce que nous pouvons tirer de nos réflexions : « Il fait justice aux opprimés, donne à l’affamé son pain. Yahvé délie les enchaînés ! Yahvé rend la vue aux aveugles, Yahvé rend droits les courbés, Yahvé protège l’étranger, Il soutient la veuve et l’orphelin. Yahvé aime le juste mais Il égare les pas du méchant … »

Je cherche donc à établir le lien avec les événements actuels : une multitude inattendue vient se précipiter à nos frontières, qu’elle franchit sans les respecter le moins du monde, sans tenir compte le moins du monde des droits de tous les peuples qu’elle traverse, comme le firent d’ailleurs les Hébreux lorsqu’ils envahirent, obéissant à l’ordre de Yahvé, une terre alors déjà fort peuplées. Et c’est au point que nous tous nous nous interrogeons sur le pourquoi et le comment de cette sorte d’invasion à laquelle il est difficile, sinon impossible, de la croire : qui donc à obligé tant et tant de gens, de familles, d’enfants, à se mettre en mouvement à la façon des fleuves de grosses fourmis rouges en Afrique noire ?

‘’Opprimés’’ ceux qui nous envahissent ? Certains oui, d’autres non ! ‘’Affamés’’ ? Presque tous, sans doute : certains ont vidé leur compte en banque pour oser ce risque immense d’un cheminement hasardeux passant par la mer, d’autres – mais lesquels ? – ont leur portefeuille bien garni. ‘’Enchaînés’’ ? Ceux-là hélas croupissent dans les geôles du Califat ou se cachent si loin de la mer qu’ils ne peuvent prendre la route de l’exode. Quant aux ‘’aveugles’’ je ne sais où ils se situent, dans leurs rangs ou chez nous ?
Mais survient le mot ‘’étranger’’ : on fait au peuple français d’aujourd’hui une leçon abrupte, véhémente ; toute la gens journalistique semble avoir pris en quelques seconde fait et cause pour ses légions dont on ne sait le nombre, au point de nous rendre coupables d’on ne sait quel crime, oublieux que nous ployons déjà sous des multitudes plus anciennes dans leur exode et que nous n’avons toujours pas réussi à enseigner et à loger convenablement comme à leur donner du travail : ne serait-ce que parce que ploient sous l’amertume et le désespoir trois millions de chômeurs complets et autant de chômeurs à mi-temps.

3/

Humainement, mais surtout chrétiennement, que devrions-nous faire ? J’entends dire, ici et partout, qu’il faut accueillir celui qui se présente à nous : à nous donc d’imiter le Bon Samaritain qui accueille le blessé sans s’interroger sur le qui et le quoi. Question désagréable : qu’aurait-il fait s’il y avait eu deux cents blessés sur le bord de la route ? Ou mille ? Ou plus encore ?

Les nations et leurs États doivent réfléchir à deux ou trois fois avant de se déterminer. Ceux qui sont indubitablement exposés aux plus graves des dangers et qui ne se sentent pas la force, le devoir ou la capacité de rester dans leur pays pour le défendre et faire en sorte qu’il continue de vivre, il faut qu’ils puissent entrer et être reçu dignement, c’est-à-dire logés le mieux possible fut-ce petitement.

Car une remarque fréquente se fait entendre : hors ceux qui étaient réellement menacés, exposés au danger le plus vif, pourquoi soudain sont-ils tous partis comme lors des feux de forêt l’ensemble des bêtes affolées ? Ce grand nombre d’hommes, jeunes pour la plupart, beaucoup moins de femmes et d’enfants, comment ont-ils accepté d’abandonner leur patrie ? Car il s’agit bien d’un abandon. Est-ce parce qu’il n’y avait plus de nourritures ? De travail ? De secours ? Non, ces excuses ne sont pas convaincantes : nombre d’associations faisaient et continuent de faire un travail émouvant, efficace.
A-t-on pensé au désastre que cela constitue pour un pays comme la Syrie ? Mettons Bachar El Hassad de côté : une telle évasion de sang suffirait à mettre un pays en totale faillite. Est-ce le but qui était recherché ? Par qui ?

Cette question est-elle même imaginable ?

4/

Les neurones sont mis en constante ébullition : les journaux de tout type ont beau faire, ils ne nous rendront pas coupables de ce que nous n’avons pas fait. Mais pour ma part je finis parfois par me dire que ceux qui prêchent ardemment l’ouverture totale des frontières de l’Europe et donc aussi de la France n’ont peut-être pas tord : mais ai-je raison de me laisser ainsi aller ? Accueillir, accueillir, très bien mais comment et avec quel budget ?

Cependant, que répondre aux sans logis répartis sur toute la France, quand ils reprochent à l’État de ne rien faire ou presque pour les aider à se loger, eux qui ne savent pas où poser leur tête, où vivre, parfois où survivre ?

Quelle est la priorité ? On peut avancer légitimement que c’est le danger le pire qui doit l’emporter : les sans logis le sont souvent depuis longtemps, Monsieur Hollande peut prétendre qu’ils doivent être encore un peu patients….
Cela dit, les arrivants sont-ils tous menacés du pire ?

Comment discerner celui qui dit la vérité et celui qui ment ? Celui qui vient sauver sa peau ? Celui qui ne vient chez nous que pour la mieux nourrir ?
Parmi ses ‘’migrants’’, mot que la presse impose même s’il est très éloigné de son vrai sens, parmi eux donc est-ce que les plus doués, les plus intelligents, les plus diplômés auront accès au ‘’passage’’ plus rapidement, plus exclusivement que les autres ? Il y a plus urgent à traiter comme questions : que mon lecteur prête ici une attention totale.

Parmi ces ‘’migrants’’, quels sont ceux qui appartiennent au Daesh ? Parmi eux, qui le fuient ? Comment repérer les uns et les autres ? Les séparer ? Certainement, aucun signe apparent ne peut être discerné.
Quelle responsabilité alors pour un État que de passer outre à ce danger ? Car l’exode immense dont nous sommes témoins cache ce que nous devrions cependant voir.

Les journalistes d’ici ont eu un haut-le-cœur en apprenant qu’en Hongrie comme en Allemagne on allait obliger les arrivants à poser leur pouce et peut-être davantage sur un encrier spécial afin plus tard de pouvoir, grâce à leurs empreintes, mieux cibler les individus venus du Califat … Quel scandale en effet ! Et oublions que nos propres empreintes sont connues de toutes les préfectures de France.

Et pourtant, cette prudence est élémentaire quand on sait que déjà, dans chacun des pays qui composent le pré-carré européen, les « militants islamistes dormants » sont légion ! Il ne s’agit pas d’une crainte, il s’agit d’une certitude : Daesh constitue, arrivage après arrivage, une sorte de milice secrète qui ne se mettra en branle que sur ordre. Le Califat sera en mesure, moins tardivement qu’on ne le pense, de lancer des vagues d’attentats qu’il n’aura pas été possible de détecter à l’avance.

Les grands groupes de réfugiés sont la cachette la plus délicate à explorer.

5/

Encore une question à se poser puisque déjà nombre de médias parmi les plus naïfs ont répondu d’avance par la négative : faut-il ou non ‘’trier’’ les arrivants ? Mais, répond le soupçonneux, quel État commettrait l’imprudence d’accueillir à tout-vat ?

Certains, chrétiens notamment, insistent pour que ce soit ‘’à-tout-vat’’ : mais le jour où ces belles âmes seront victimes d’un attentat commis par l’un de ceux qui viennent à grande enjambées, à grands cris, comme s’il était obligatoire, et non laissé à la conscience de chacun, d’ouvrir largement les points de passage, que diront-elles ? Qui accuseront-elles ? Justement ceux qui sont responsables légalement et qui, de ce fait, se doivent de tout peser, de tout analyser, de tout prévoir.

6/

Encore deux ou trois points à soulever : qui concernent tous la France et, au-delà, les autres nations, les autres peuples qui composent l’Europe. Ces peuples, dont le nôtre, auront-ils le droit de donner leur avis ? Est-ce seulement aux quelques politiciens qui les gouvernent que reviendrait ce privilège ?

Ils constatent que des multitudes sont en train, avec une vigueur extrême, de les envahir, que d’autres, déjà chez nous depuis longtemps ou même seulement d’hier, sont en train de chercher à imposer leurs mœurs, leur système juridique : bientôt ils réclameront des mosquées par milliers, multiplieront leurs efforts pour que des stades, des piscines, des hôpitaux, des restaurants, des postes, des hyper-marchés leur soient réservés…
Ils entendent parfaitement que certains louent leur foi, en oubliant que très nombreux sont les musulmans plus soucieux de leurs coutumes sacrées que de leurs textes inspirés ou dictés par le Très Haut mais qu’ils n’ont pour la plupart jamais lus. Oui, il existe des ‘’croyants’’ dont on peut admirer la ‘’fidélité’’ : mais qui, chez nous, pourrait admirer la sauvagerie de certains de leurs versets coraniques ? Certains de leurs crimes familiaux ?

Une civilisation va (ou non ?) être mise en cause par les adeptes d’une autre qui lui est totalement ou presque étrangère ? Est-on bien assuré que cet autre ne va pas, avec le temps, ‘’submerger’’ la première, étant donné ce que bien des responsables musulmans ont déclaré, notamment en Algérie : « Nous vous vaincrons par le ventre de nos femmes ? » J’avoue une de mes faiblesses : j’ai du mal à tout oublier.

Ne voit-on pas déjà poindre le basculement de majorité dans certaines villes importantes ? Ne prévoit-on le même type de basculement sur l’ensemble du sol français ? Est-ce que cela peut ou non avoir des répercutions tragiques ? Les élus d’une nation n’ont-ils pas en devoir premier d’assurer à cette civilisation première une gestion de père de famille ? Ne songent-ils qu’à seulement « accompagner le mouvement », comme nos valeureux députés, plutôt que de s’opposer à des désirs parfois infâmes, ont préféré légaliser et donc généraliser des mœurs avilies au lieu de les cadrer et de limiter leur impact ?

Questions innombrables…

Traduisent-elles l’épuisement d’une vieille terre ? D’un pays au bord d’une sorte d’accident vasculaire cérébral et civilisationnel ?

7/

J’ai écouté des conversations assez musclées à la sortie de la cathédrale dimanche soir dernier : je n’y ait point participé afin de ne pas influencer les rencontres et les dialogues. L’un d’entre les participants a soudain posé une question, suivie d’un assez long silence : « Les musulmans installés en France depuis les années 75, aujourd’hui français, mettent au monde beaucoup plus d’enfants par femme que les autochtones, autrement dit les Français de longue haleine. »

Autrement dit : la population en France change-t-elle au point que le peuple tel que nous le connaissions à la fin de la dernière guerre et même jusqu’à la fin des années 80 n’existe plus ou presque ? En somme au bord d’un gouffre ? Quelqu’un répond : « Si au moins la langue et donc également la culture française étaient réellement enseignées ! Si Montaigne, Pascal, Racine, Bossuet, Diderot, Chateaubriand, Hugo, Rimbaud, Péguy etc., pour ne prendre que ce très petit nombre d’exemples, n’avaient pas quasiment disparu du corpus de ce qui est enseigné ? J’ai 59 ans : j’ai l’impression d’avoir été chassé de mon pays. »

Sommes-nous les jouets de la classe politique ? Sommes-nous les victimes du Monde des Affaires et Affairistes, qui se moquent presqu’intégralement de ce qui a mérité un jour le nom sublime de « civilisation française » ? Je ressens en moi comme la survenue d’un fabuleux ‘’engloutissement’’, une sorte de naufrage semblable à celui d’une Atlantide de l’esprit.

Est-ce que cela compte ? Est-ce que l’on doit faire valoir cet étouffement identitaire qui peu à peu nous saisit ? Je ne prends qu’un petit exemple personnel : depuis 1976, je combats pour le maintien de notre langue à son niveau le plus haut et notamment je refuse l’invasion de termes et mots anglo-saxons, n’acceptant volontiers que les emprunts impossibles vraiment à traduire par un seul vocable : je n’ai pas été le seul, loin de là. Mais ‘’le’’ Politique n’a rien compris à l’importance de cette « défense et illustration » : au point qu’aujourd’hui il veut que nous devenions « bilingue anglo-français », au mépris des autres langues majeures de l’Europe, si tant est que l’Angleterre soit à l’intérieur de l’Europe : elle n’y défend que sa sacro-sainte City et l’impérialisme de sa langue !

La France serait-elle à ce point vissée aux sabots de l’anglophonie qu’elle ne puisse plus se désengager et marcher de son propre pas ? Je n’ai rien contre les Anglais, mais je déteste qu’on m’oblige à devenir leur valet.