Fillon propulsé plus fort dans une difficile présidentielle - France Catholique

Fillon propulsé plus fort dans une difficile présidentielle

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Avec plus de 66% des voix au second tour de la « Primaire de la Droite et du Centre », François Fillon, l’homme qu’on n’attendait pas avant le premier tour, se voit propulsé avec encore plus de force dans le circuit difficile des – vraies – élections présidentielles, celles d’avril-mai 2017. S’il a ce dimanche-ci très largement distancié son rival Alain Juppé, un rival néanmoins allié de la campagne future, en revanche on constate qu’il va devoir affronter sur sa gauche deux alliés pugnaces et déterminés : au centre gauche, Emmanuel Macron, l’OVNI politique devenu apprenti-joker, s’auto-proclame novateur universel de la modernité : il conteste soudain à Fillon le bien-fondé de ses idées sociétales sur la famille et prétend récuser l’efficacité de ses positions économiques. Et à l’extrême-gauche, Jean-Luc Mélenchon, encouragé par le micro-plébiscite du dernier carré des militants communistes, fait au « candidat de la Droite » un procès tonitruant en sorcellerie « ultra-libérale », en redémarrant avec entrain la vieille machine de la dialectique marxiste…

En outre, à l’Extrême-Droite, on sent monter contre Fillon une animosité inquiète du tandem Marine Le Pen-Florian Philippot, qui pilote difficilement le Front national avec des orientations banalisées presque centristes, et laïcistes, qui l’ont récemment décrédibilisé… Ce tandem « frontiste » essoufflé constate que François Fillon peut récupérer une partie des électeurs que le Front national avait ratissés ces trois dernières décennies, sur les thèmes patriotiques de la sécurité et de la défense de la France, contre les phénomènes conjugués de l’immigration et de l’Islamisme radical. D’où la tentation chez Philippot d’une revanche virulente dans la surenchère démagogique, sur les thèmes sociaux qu’il cultive volontiers, les connaissant comme chers à beaucoup de ses électeurs, en particulier ceux qui votaient autrefois communiste…

La bataille des élections présidentielles s’annonce encore difficile pour François Fillon : il devra désormais convaincre tout un électorat populaire qu’il ne cherche pas à provoquer une « casse sociale », mais avant tout à redresser une France malade de longues années de démagogie et d’immobilisme.

Denis LENSEL