Fête de l'Europe - France Catholique
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L'amour du travail bien fait avec saint Joseph artisan
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Fête de l’Europe

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Soixante-sept ans après le 9 mai 1950, anniversaire de la « déclaration Schuman » sur la Communauté économique charbon-acier (CECA) choisi comme date festive de l’Europe, la profession de foi du président élu Emmanuel Macron aux sons de « l’hymne à la joie » est considérée comme une « divine surprise » par les institutions européennes et les États-membres de l’UE. L’antique idée européenne, fatiguée, vieillie, ringardisée, ressuscite dans la tête d’un homme de trente-neuf ans avec des tonalités qualifiées de « christiques ».

L’économiste capable de bénéficier du soutien informé à la fois de Wolfgang Schaüble et de Yannis Varoufakis possède à l’évidence un talent caché. Plébiscité par les Français de Londres, il ringardise le Brexit et en général toute velléité d’exit. Si l’on a fait dire que Theresa May fut la première à envoyer ses félicitations au nouveau président, et non Angela Merkel, cela revêt une signification précise. Downing Street espère que Macron apportera à Bruxelles une vision nouvelle dont les négociateurs pourront profiter. Le Premier ministre britannique voulait également clairement exprimer que le Front national ne pouvait se prévaloir du vote des Anglais pour le Brexit. Sa reprise en mains du parti conservateur avec la marginalisation des « souverainistes » de l’UKIP, totale lors des récentes élections locales, en est une ferme manifestation.

Il reste que le défi de Macron sera non tant de relever la France pour renforcer l’Europe que, comme il l’a dit, de l’inverse : réussir l’Europe pour faire croître la France. Il fait le pari que c’est par un approfondissement de l’idée européenne que la France peut mieux s’en sortir. Il a gagné contre le repli. C’est un retour à l’esprit des « pères fondateurs » qui s’était progressivement perdu dans les sables. La refondation de l’Europe commencera par celle de la relation franco-allemande. Lui n’a pas besoin d’attendre le résultat des élections d’outre-Rhin du 24 septembre prochain. Que le prochain chancelier soit Angela Merkel ou Martin Schultz. Macron est bordé des deux côtés. Il peut au contraire profiter de cet intermède pour lancer une initiative, un plan Macron pour l’Europe.

Le plus jeune président français né avec l’euro n’est pas marqué par une histoire franco-française ou franco-allemande qui remonterait à la Seconde Guerre mondiale commémorée le 8 mai. On pourrait même dire qu’il lui sera plus facile de passer ce moment pour renouer avec la longue durée qui pourrait par exemple se revendiquer des traités qui ont mis fin à la première guerre. Remonter à 1919 pour se projeter à 2050, tel serait l’arc tendu par le jeune archer.

Après l’Autriche et les Pays-Bas, la défaite du FN – outre la déconfiture de l’UKIP et de l’AfD – enterre l’extrême droite européenne. La dynamique alléguée connaît un coup d’arrêt qui peut se révéler décisif à la condition que les principaux responsables européens – France en tête -– saisissent cette occasion historique. Ils ont toutes les cartes en mains. Dans le cas contraire, c’est un autre hydre qui ressurgirait. Ou ils réussiront l’Europe ou ils perdront chacune de leurs patries.