Euthanasie : veillée d’armes - France Catholique
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Euthanasie : veillée d’armes

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Mardi 25 janvier, les promoteurs de l’euthanasie espèrent un vote « historique », ou du moins historiquement symbolique à l’occasion de la discussion d’une proposition de loi socialiste. L’incertitude sur son issue alimente les conversations de couloir au Sénat et fait monter la pression. La Haute-Assemblée se veut plus indépendante de l’exécutif que l’Assemblée nationale. Les partis y sont moins définis, plus diversifiés et les sénateurs se veulent indépendants. En acceptant en novembre 2010 l’idée que cette proposition de loi puisse se rapprocher de plusieurs autres (un texte communiste et un écologiste, mais surtout celui du sénateur UMP Alain Fouché) la présidente de la Commission des Affaires Sociales, Muguette Dini (Nouveau Centre) a jeté le trouble dans la majorité présidentielle. Et crée l’espoir du côté des promoteurs de l’euthanasie. Une majorité inter-partisane va-t-elle se dessiner avec, à la clef, un vote qui ferait grand bruit ? Tout dépendra de la présence dans l’hémicycle des sénateurs hostiles à cette perspective.

En réunion de groupe, Alain Fouché a voulu s’appuyer, pour rallier ses collègues UMP, sur un sondage d’opinion qui affirme que 9 Français sur 10 seraient favorables à l’euthanasie : s’y opposer serait « ringard ». On lui a vertement répondu que c’était l’emploi – et non la mort administrée – qui demeurait la préoccupation principale des Français. Mais le président de groupe, Gérard Longuet, s’est tu. L’Elysée semble observer le Sénat avec circonspection, alors qu’il pourrait basculer à gauche aux prochaines élections.

Dans une tribune publiée dans Le Figaro du 14 janvier, le cardinal André Vingt-Trois s’est élevé contre « ce qu’il faut bien appeler un ‘permis de tuer’» en rappelant que « la manière dont elle traite les plus vulnérables » mesure la « qualité d’une civilisation ». L’Alliance pour les Droits de la Vie a pour sa part organisé le même jour une trentaine de happenings symboliques en Province, après avoir rencontré plusieurs dizaines de sénateurs de diverses sensibilités et écrit à près de vingt mille maires, pour les informer de la menace.

Les regards se tournent vers la Belgique, les Pays-Bas et la Suisse. La situation des pays où l’euthanasie se pratique légalement n’a rien de rassurant : des dérives à répétition montrent dans quel engrenage fait entrer l’euthanasie légale, à partir de situations exceptionnelles propres à émouvoir. Faute de formation des généralistes, on découvre que l’euthanasie belge, souvent motivée par des douleurs physiques, remplace les antalgiques appropriés.

Des Hollandais âgés ont migré dans les zones allemandes frontalières, craignant qu’on abuse un jour de leur vulnérabilité. L’association helvétique Dignitas n’en finit plus de défrayer la chronique avec la mort de personnes malades psychiques ou dépressives, et aucunement en fin de vie. Là où l’euthanasie est légale se répand aussi l’euthanasie clandestine, qui s’affranchit de la paperasserie impliquée par la procédure officielle… Une fois le tabou tombé, certains semblent tout s’autoriser. De quoi s’inquiéter pour les personnes incapables de s’exprimer et dont la dépendance pèse sur l’entourage ou les institutions médicales.

Comment évoluerait le système de santé français, fondé sur la confiance entre soignants et soignés, à partir du moment où les premiers pourraient administrer la mort aux seconds ? « Sous certaines conditions », précisent les promoteurs de la loi. Mais leurs détracteurs soulignent que l’objectif revendiqué depuis des dizaines d’années par l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité est bien le droit au suicide médicalement assisté, présenté comme l’ultime liberté, pour tous.

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