Entrez dans l'aventure apostolique ! - France Catholique

Entrez dans l’aventure apostolique !

Entrez dans l’aventure apostolique !

L'abbé Loiseau souligne les signes du réveil missionnaire qui s’opère en France. Fondateur des Missionnaires de la miséricorde divine, il sera présent au prochain Congrès Mission pour donner aux catholiques des clés pour entrer dans l’aventure apostolique.
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A quoi ressemble aujourd’hui en France, à l’heure du Congrès Mission, la «  nouvelle évangélisation  » ?

Fabrice Loiseau : Chez beaucoup de jeunes, je constate une foi audacieuse. Cela a commencé sous Jean-Paul II avec les JMJ. Mais aujourd’hui, on trouve beaucoup de mouvements de jeunes capables d’aller sur les plages, dans les universités, les boîtes de nuit, un peu partout avec une grande simplicité. La progression se situe dans l’audace, tout en sachant que nous sommes dans une société profondément déchristianisée.

Peut-on parler d’un réveil missionnaire ?

D’une certaine manière, oui ! On le voit à travers tous les fruits de la génération Jean-Paul II, Benoît XVI, François. On le voit aussi avec la création de beaucoup de communautés nouvelles, l’investissement des prêtres diocésains. Il y a une prise de conscience, chez beaucoup de jeunes, de l’importance d’annoncer la foi. Devant l’ampleur de la sécularisation et la progression de l’islam, les communautés nouvelles et les communautés plus traditionnelles ont un réel désir d’évangéliser. Elles ont perçu que le christianisme n’allait pas de soi sous nos latitudes et qu’il pouvait disparaître un jour. J’ajoute que cette prise de conscience a été revigorée depuis la Manif pour tous.

Il y a donc un certain sentiment d’urgence qui traverse la conscience des catholiques ?

Il y a l’urgence d’annoncer le Christ, et puis une plus grande cohérence dans la vie spirituelle. On intègre peut-être mieux aussi l’enseignement du Concile. On s’aperçoit qu’en vivant sa foi on a besoin de la donner. C’est la découverte de l’identité profonde du christianisme qui ne peut être que missionnaire. Une communauté qui n’a pas un désir de mission est une communauté qui meurt ! On ne peut plus rester dans la théorie d’un enfouissement du mystère du Christ.

La théorie de l’enfouissement est-elle encore présente ?

Il y a une vision, encore partagée dans certains milieux catholiques, qui consiste à dire : « En fin de compte, on n’a plus le nombre mais on a la qualité… » On assiste parfois à une sorte de spiritualisation du déclin. Un renoncement face à l’ampleur de la sécularisation. Comme si c’était la volonté de Dieu que l’Église accède à une véritable humilité avant sa disparition ! Cela se traduit par une tentative de lecture spirituelle de la disparition du christianisme. En Occident, la diminution des chrétiens serait un échec voulu par Dieu ! ? Une mort profitable à notre élévation intérieure par notre association au mystère de la Croix ? Cette façon de lire notre histoire, je n’y crois pas.


Quelle devrait être selon vous la première évangélisation en 2017 ?

La première évangélisation doit sans doute être la catéchèse, la transmission de la foi. Mais ce n’est pas toujours fait… En France, nous avons entre 4 et 7 % de catholiques pratiquants. Il y a encore parmi nous une catéchèse des années 70 dont les effets sont catastrophiques. J’en vois les impacts tous les jours. Cela peut altérer la transmission de la foi et je ne vois pas toujours sur le terrain des améliorations.

Comment cela se traduit-il ?

Beaucoup de jeunes ont pu garder un lien avec l’Église. Mais ils sont désœuvrés et déboussolés. C’est vers eux que nous devons nous tourner. L’évangélisation devrait être prioritaire chez les baptisés. Pour que tout le travail qui n’a pas été fait dans leur jeunesse puisse être fait maintenant. Avant d’aller chercher des personnes non baptisées, cela serait déjà pas mal de garder les catholiques que nous avons. Un catholique, ce n’est pas seulement celui qui est baptisé, c’est aussi celui qui professe la vraie foi, celui qui obéit au pasteur légitime de l’Église et qui vit des sacrements. Tant de baptisés ne vivent pas de leur foi… On peut se demander si certains sont, ou pas, à l’intérieur de l’Église ? Il ne s’agit pas de juger… seul Dieu sonde les reins et les cœurs. Mais il faut une prise de conscience de la situation. Nous devons nous remettre en cause et réévangéliser les catholiques.

Mais faut-il absolument faire du chiffre pour que l’Église rayonne ?

J’entends souvent cet argument : « David a été puni parce qu’il avait compté ses troupes. » Excusez-moi, mais c’est du grand n’importe quoi ! Il ne s’agit pas d’être dans le chiffre… Il s’agit de ne pas perdre les chrétiens que l’on devrait avoir. La dimension missionnaire est inhérente à la vie de l’Église. On devrait toujours avoir le désir d’annoncer la foi à nos frères. C’est un devoir de charité.


Est-ce qu’il y a un profil type de l’évangélisateur ?

Heureusement que non ! C’est justement la richesse de l’Église d’avoir toute une diversité parmi les évangélisateurs. Il ne faudrait pas qu’il y ait un seul profil et un seul style. Cela deviendrait vite assez pénible ! Cela dit, il y a quand même certaines qualités propres à l’esprit missionnaire : une sagesse intérieure, une connaissance de la foi, le désir d’annoncer le Christ à tous, et une vraie charité pour tous ceux que nous sommes amenés à rencontrer.
Ces qualités ont été développées dans un beau livre de spiritualité qui s’appelle L’Âme de tout apostolat (Dom Chautard). Je le fais lire à tous mes séminaristes et aux jeunes désireux de faire de la mission. Ce texte montre la richesse de la vie intérieure. On ne peut donner que ce qu’on a. Donc, il faut vivre du Christ ! Même si nous sommes des pécheurs ! Il n’y a pas que les saints qui peuvent évangéliser ! Mais il faut évidemment vivre des sacrements et de la prière, et avoir un désir de connaître le Christ à travers l’Écriture. On pourra toujours donner quelques « trucs » pour évangéliser mais, après, chacun fera différemment. L’un aimera une annonce directe, un autre passera par l’art et la culture. D’autres par leurs devoirs d’état.

Mais quels conseils donneriez-vous pour évangéliser ?

D’abord, il faut commencer par écouter. Quand on fait de la mission sur les plages, les personnes nous déballent souvent tous leurs préjugés. Avant de répondre à tout, il faut être capable de cibler les interrogations qui reviennent de manière lancinante. Je pense notamment à la souffrance, au mal, à la mort, mais aussi aux croisades, à la place des juifs, aux prêtres pédophiles, etc. On s’aperçoit très rapidement que l’enjeu est de faire comprendre que l’Église est pure et sans péché… mais qu’elle n’est pas sans pécheurs ! Les chrétiens n’ont jamais prétendu avoir une Église avec des membres saints ! Même si tout baptisé est saint, chacun ne met pas forcément en pratique la sainteté qu’il a en lui.

Il est bon aussi, dans la mission, de parler de tous ces hommes et ces femmes dans l’Église, aspirant à mener une vie conforme à l’Évangile, qui ont été des saints et des héros dotés de nombreuses vertus humaines. Des hommes peuvent être touchés par le témoignage de la vie d’une Mère Teresa ou d’un Padre Pio. Les témoignages de sainteté dans l’Église parlent. Ils sont le reflet d’un héroïsme incroyable. Un héroïsme évidemment surnaturel : les saints sont des héros de la charité ! Et je crois que cela peut toucher les cœurs.

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