Du juge public aux trousses de Fillon jusqu'au peuple "pardonneur" ? - France Catholique

Du juge public aux trousses de Fillon jusqu’au peuple « pardonneur » ?

Du juge public aux trousses de Fillon jusqu’au peuple « pardonneur » ?

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Le « Canard enchaîné » s’est déclaré « juge universel » alors qu’aucune autorité ne lui a reconnu la dignité de « Porteur de Balance » ! Comme existe une onction de consécration qui fait du séminariste un prêtre pour toujours, une onction républicaine aurait rendu le « Canard » magistrat perpétuel mais seulement jusqu’à la retraite de ses collaborateurs…

Tout être humain est naturellement « pécheur », c’est-à-dire capable de faire de mauvaises actions : chez les politiques cela va de soi, mais pas me semble-t-il chez les journalistes… Inattaquables… mais il convient d’ajouter que tout être humain a le droit de recevoir, avec l’article de condamnation, un souverain pardon.

Parenthèse nécessaire : autrefois, personne ne doutait de l’existence du péché pas plus qu’on ne doutait du pardon : il suffisait de regretter en toute ferveur et vérité les péchés commis. Aujourd’hui, les médias usurpent le droit de juger, le plus souvent à charge… Mais pourquoi vouloir pardonner à celui que tout le monde ou presque déclare perdu?

L’institution de la « confession » est un fait historique qui date de la sortie du Christ de son tombeau, en fait de sa première apparition aux apôtres alors retirés au Cénacle, sérieusement barricadés, porte fermée à double ou triple tours de verrous. Donc ce fut pratiquement et probablement le dimanche 5 avril 33 alors qu’ils étaient à table.

Jésus donc les salua, leur disant : « Comme le Père M’a envoyé, Moi aussi Je vous envoie » ; alors Il « souffla sur leur ‘’visage’’ », mot qui chez les Hébreux signifie « esprit ». Ce faisant, Il leur donna « l’Esprit Saint, disant : « Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis (c’est-à-dire pardonnés) ; ceux à qui vous ne les retiendrez pas, ils leur seront retenus (soit non pardonnés). » Jean XX, 22-23 »

Ces quelques notes pour que l’on prenne bien au sérieux la confession, si souvent pensée n’être qu’une sorte de consolation en vue de ne pas trop souffrir du mal que l’on a pu faire ou reçu.

Lors de cette confession, on s’adresse par l’intermédiaire du prêtre, ordonné notamment à cette fin, directement à Jésus, le Christ, comme au Père pour leur avouer ses fautes, ses mauvaisetés ou indignités, parfois ses atrocités : et leur avouant ces péchés sans en rien retenir on exprime son plus vif regret comme l’on décide de tout faire par la suite « pour ne plus recommencer ». Impossible de ne pas mentionner ici ce que Jésus, apparaissant à Sainte Sœur Faustine, lui demanda de faire savoir aux prêtres : « que lorsqu’ils confessent, je me tiens debout derrière eux »…

L’aveu fait reconnaître par le pécheur qu’il a commis une offense majeure en laquelle se regroupe tout ce qu’il est en mesure de reconnaître comme indigne et fautif, comme offense faite à tel ou tel de ses enfants, amis, proches ou même de tel ou tel inconnu mal traité par les moyens les plus divers : mensonges, vols, impuretés, indiscrétions, violences physiques et/ou mentales, expressions orales etc.

Mais pourquoi ces aveux, qu’il est si souvent terriblement difficile à faire émerger de sa conscience ? Rien de plus que d’être pardonné ! Toujours il est difficile d’aller demander nécessairement son pardon à telle ou telle personne quand nos péchés l’ont « offensée » plus ou moins gravement: il faut donc aller vers tel prêtre que nous connaissons alors qu’il est le seul « pardonneur » à des kilomètres à la ronde…

Jésus avait dicté clairement, lorsqu’il enseignait à ses apôtres la prière qui convenait pour s’adresser au Père : « Pardonne-nous nos ‘’debita’’ (ici péchés) comme nous remettons nos créances à nos débiteurs » ou « Pardonne-nous nos dettes » 1 : on voit que Jésus n’hésite pas à comparer le pardon à l’annulation d’une dette (lire ou relire la parabole de l’emprunteur dont l’énorme dette a été remise par son créancier, lui qui, malgré son sauvetage, se montre impitoyable créditeur envers son propre débiteur…).

Mais on ne pardonne vraiment que lorsqu’on ne garde pas de ressentiment envers celui qui nous aura nui : quand de même on renonce à toute compensation pour le dol éprouvé, ou pour les agissements trompeurs ou encore les pertes enregistrées. La Bible soutient que « l’amour se doit d’être désintéressé » : c’est alors qu’il fonde le pardon donné en vérité, car l’amour « ne tient pas compte du mal subi ».

J’en reviens maintenant au cas de François Fillon, candidat de la Droite républicaine pour la fonction de président de la République : cas typique d’un homme accusé d’avoir commis un certain nombre d’actes légaux mais douteux sur le plan de la morale ou de l’éthique (sans que l’on en soit vraiment certain) et que nul ne vient lui accorder son pardon (ce que je fais ici comme un exemple susceptible d’être imité).

Il est donc question d’un agir sociétal autant que familial qui se trouve être controversé par nombre de journalistes, ici collaborateurs essentiellement du « Canard ‘’déchaîné’’ », dont le lecteur subodore que leur réaction violente n’a eu pour but que de mettre la Droite républicaine hors de l’actuel processus électoral : ainsi la Gauche pourrait disposer d’un terrain électoral tout à fait libre, ce qui est impensable : en effet cela plongerait les futurs électeurs de la Droite dans une situation de violence pratique inconcevable.

Je me tourne une fois de plus du côté de la Gauche : ce qu’a soutenu le « Canard » en ses soi-disant 2
« révélations » concerne-t-il une situation d’ordre public ou seulement d’ordre privé ? Ce qu’il reproche à François Fillon – ce qui a été incroyablement répandu par la Presse sur les tablettes de tout le peuple de France – nous obligerait-il ou plutôt nous pousserait-il, (sans que la moindre preuve nous ait été donnée), par exemple à croire ou admettre que l’accusé aurait fait un usage illégal de sommes appartenant à l’Assemblé nationale ou d’une autre source publique ? Ou bien n’aurait-t-il commis que de piètres manquements à cette morale qu’étonnamment les journalistes du médium palmipèdique défendent bec-et-ongles, pourtant si souvent eux-mêmes découverts enlisés en des situations plus ou moins éloignés de la vertu ? Car j’ai assez souvent constaté – et depuis longtemps, soit depuis 1962 – que de « Gros médias » 3, quand nécessaire selon eux mais pas obligatoirement selon les lecteurs, usaient de ciseaux propres à alléger des vérités à camoufler en partie…

À moins qu’en mes neurones tout se soit emmêlé jusqu’à l’incompréhensible… L’ancien Premier ministre pourtant se plaint, depuis le début de l’affaire, d’être le « bouc-émissaire » d’une Gauche hardiment lancée dans une campagne suspecte de se vouloir son « exécutrice » : mais « La Dépêche » accuse Fillon de faire de la Presse en général un autre bouc-émissaire…

Alors qui a raison, qui à tort ? Une question a été posée dès le début mais n’a jamais reçu de réponse de la part de celle qui nécessairement sait de quoi il retourne : la Gauche !

La question est simplissime : à qui le crime a-t-il profité ? À celui qui ferait évacuer Fillon de l’élection ? Pas au Premier ministre, évidemment, cela se serait très vite su… À Macron ? Certainement mais pas complètement : le paysage électoral se simplifierait pour lui, certes, mais également se troublerait : on verrait peut-être Madame Le Pen prendre le dessus… Un homme de la Gauche ? Difficile de penser à Hamon, trop perdant d’avance. Certainement pas à Walls. À l’Homme de Bordeaux ? Il a tenu loyalement à refuser d’avance… À Laurent Wauquier ? Il se perdrait de réputation et se disqualifierait pour 2022, date où j’imagine qu’il se présentera…

Reste ma réflexion sur le pardon : je n’ai ni entendu ni lu le moindre article sur le pardon que la Société pourrait donner à Fillon, en passant par dessus la tête de tous les pourfendeurs et justiciers qui ont si largement occupé le terrain, le couteau dans la bouche et le porte-monnaie bourré de chèques…
J’en reste là, seulement riche de questions sans réponse. Alors « qui vivra » que verra-t-il ?

  1. « Donne-nous notre pain d’aujourd’hui (ou ‘’Donne-nous en ce jour notre pain’’),
pardonne-nous nos péchés 
comme nous pardonnons aussi
 à ceux qui nous doivent
 et ne nous laisse pas entrer en la tentation
 mais délivre-nous du mal. » (Panem nostrum quotidianum (chaque jour / da nobis hodie / et dimitte nobis debita nostra / sicut et nos dimittimus / debitoribus nostris / et ne nos inducas in tentationem / sed libera nos a malo.)
  2. Tout ce qui a fini par être exploité était évidemment connu de tous ceux qui se sont acharnés par la suite : il se trouve qu’auparavant tout cela n’avait aucun intérêt. Mais parvenir soudain à jeter Fillon dans un égout politique, voilà qui devenait payant pour certains des personnages de la pièce de théâtre, restés assez confidentiels pour n’être pas contaminés.
  3. Le Monde ne comptait à Oran que 400 morts au tout début de juillet 1962 lors de manifestations entre membres du FLN et les Français/Espagnols, désireux du maintien de la France : il y eut entre 800 et 1000 morts du côté français… Mais on comptait à cette époque 400 morts lors des fins de semaines sur les routes de France… Ce nombre pouvait en somme passer comme « normal »… De plus, le journaliste du « Monde » (comme ceux de bien d’autres journaux) demeurait au bar de l’Aletti-Hôtel – aujourd’hui Hôtel Es-Safir – et c’est dans ce bar qu’ils composaient leurs articles d’information… Aller à Oran, pourquoi faire ? Il suffisait de téléphoner à un quelconque journaliste local, plus soucieux cependant de sauver sa peau que de rendre ce service à un camouflé…