Déshonneur politique - France Catholique

Déshonneur politique

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4 août – Les récents éclats du désespoir que vivent nos agriculteurs ne sont pas pris avec le sérieux qu’ils méritent : si au moins la compassion avait saisi nos ministres ! Si au moins ils avaient compris que la vie d’un grand nombre de ceux qui travaillent à assurer nos existences était en réel péril ! Ils ont laissé depuis des lustres les conditions de leur existence se détériorer d’une façon inconcevable ! Ils ont détourné leur regard quand certains regardaient sans faiblir la gueule de leur fusil alors que d’autres attachaient à la poutre de leur grange le licou dont ils avaient cravaté leur cou. Ils ont passé outre aux récits de tant et tant de suicides qui ont endeuillé la France de nos villages.

Ici, sans fioritures vaines, sans cacher la honte qui m’accable parce que je n’ai pas moi-même crié ma révolte, je veux dire qu’un crime sans nom et aux multiples visages a été froidement assumé par les gouvernements de la France depuis au moins une vingtaine d’années : ils ont capitulé devant l’Europe, qui n’est elle-même qu’une vassale de la Finance universelle.

Comment cela ? Ils ont laissé les financiers sans âme et sans cœur, sans pitié et sans honneur, devenir les gérants du monde agricole. Ils n’ont pas réagi quand les banquiers se sont emparé des produits du travail de nos paysans pour les traiter comme de viles matières mortes, pétrole ou sable, gravier ou ciment… De ce qui est matière vivante dont les peuples se nourrissent, ils ont osé en faire un produit de spéculation, de jeu de roulette et de manipulation scandaleuse jusqu’à souvent organiser la famine chez les peuples pauvres !

Pire peut-être : ils ont programmé le pillage des champs, des fermes, des jardins, permettant aux responsables des marchés de s’emparer du droit de ceux qui nous font vivre, au sens le plus symbolique qui soit : fixer eux-mêmes les prix de leurs blés et maïs, de leur pommes et pêches, de leurs tomates et courgettes, du lait de leurs vaches, du prix de leur bêtes, privilège réservé à celui-là seul qui sait combien ce travail a coûté, parfois même la perte de leur santé. Ils ont réduit la paysannerie à un esclavage abject si bien qu’ils s’autorisent de payer ce qui les enrichit au dessous du coût de ce que vaut en réalité ce qu’ils achètent.

J’ai usé du mot crime? Il ne peut pas y en avoir un autre.