Des choix de lutte des classes dimanche dans les urnes - France Catholique
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Van Eyxk, l'art de la dévotion
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Des choix de lutte des classes dimanche dans les urnes

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Résultat de plus de trente ans de régression sociale, économique et politique, y compris celle des deux septennats de Mitterrand, des douze ans de stagnation de Chirac et du tout récent quinquennat de François Hollande, le second tour des élections présidentielles de ce triste printemps 2017 traduit de part et d’autre le retour en France de la lutte des classes du XIXème siècle… Beau bilan de la dérive amorcée dans les années 70 et 80 par les Bobos, les « bourgeois bohêmes » de la génération de Mai 68 arrivés progressivement au pouvoir sous Giscard puis sous Mitterrand…

C’est sur le terrain électoral qu’aujourd’hui, la Gauche sociale-démocrate de M. Hollande a réactivé une lutte des classes à la fois d’extrême-droite et d’extrême-gauche… Contre elle…

Ainsi, peut-on constater, deux France sont désormais confrontées : d’une part, il y a la France d’En haut, celle des grandes métropoles, celle des décideurs « hors sol » branchés sur des réseaux d’influence internationaux, des énarques de la Promotion Voltaire, la France d’un ISF déclaré ou non déclaré, des grandes banques et des patrons des grands médias audio-visuels. Avec elle, ses amis d’un establishment politique post-socialiste ou post-libéral qui cherche actuellement à se recycler, en montant dans le train d’« En Marche », tout en se « macronisant » fébrilement sans le moindre scrupule…

Et en face, il y a la France d’En bas, la France périphérique, la France oubliée des petites villes, des campagnes et des grandes banlieues, celle des smicards, des emplois précaires, des collectionneurs de CDD et des chômeurs, et aussi la France des petits retraités aux horizons en peau de chagrin. Tous ceux que les médias dominants insultent régulièrement en les taxant de populisme quand ils cherchent à exprimer leurs soucis de façon non-conventionnelle…

Ces deux fronts opposés sont incarnés sur le plan électoral, du côté des exclus et des victimes de la crise, par le « Front National » de la famille Le Pen, peut-être désormais en début de reflux, ou bien par le « Front de Gauche » romantique de Mélenchon, encore en pleine flambée. Et du côté des milieux dominants, par le mouvement « En Marche » incarné par Emmanuel Macron, son chef suprême plus ou moins charismatique. Ce dernier est probablement le futur Président de la République. Dans ce contexte de lutte de classes attisé par l’arrogance des dominants et par le dépit vindicatif du camp des exclus, sa tâche ne sera pas si facile, malgré les très gros moyens politiques qu’il s’est vu conférer.

Dès maintenant, le dirigeant moustachu et ombrageux de la CGT a appelé M. Macron à faire preuve d’ « un peu d’humilité », alors que celui-ci venait de dire que ce n’est pas ce syndicat qui va présider le pays… Le leader syndical marxiste a invité le jeune candidat présidentiable à « écouter la base », et à éviter la « grave erreur politique » consistant dans « l’idée que tous ceux qui vont voter pour lui adhèrent à son programme »… Cet avertissement sans frais retentit presque comme un premier coup de semonce, dans un ciel déjà chargé de plusieurs nuages de contestation sociale.