Debout ! - France Catholique
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Van Eyck, l'art de la dévotion. Renouveau de la foi au XVe siècle
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Debout !

Traduit par Pierre

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J’ai assisté récemment à Washington, en tant que membre du Conseil d’Administration de l’Aide à l’Église en Détresse/USA, à une conférence intitulée « Sous le glaive de César », analysant les persécutions de chrétiens de par le monde. Le compte rendu de la conférence le souligne :

« Les chrétiens souffrent dans le monde entier de persécutions tant de la part de gouvernements que d’éléments indépendants. Persécuteurs gouvernementaux: États islamistes, communistes, régimes religieux et séculiers nationaux, alors que les acteurs indépendants agissent en religieux extrêmistes violents. »

Vous pouvez bien penser que les conférenciers (parmi eux, notre collègue de « The Catholic Thing » George J. Martin, Président de AED- USA) avaient beaucoup à dire, souvent provocants.

Et j’ai été frappé.

Si nous remontons à l’époque précédant l’invasion de l’idéologie islamiste radicale au Moyen-Orient et en Asie, nous pouvons évoquer avec raison une sorte de coexistence pacifique entre les religions de ces parties du monde. Remontons assez loin et nous pourrons évoquer une époque où l’anti-sémitisme n’avait guère de sens. Les Juifs, premiers occupants religieux du Moyen-Orient (parmi les autres religions locales), les Chrétiens, qui suivirent et dominèrent pendant six siècles (jusqu’à la venue de Mahomet), et, finalement, les Musulmans, coexistèrent dans le même domaine.

Bien sûr, il y eut des conflits, parfois des guerres, mais si on compare au monde tel qu’il était entre les deux guerres mondiales, il y eut en bien des endroits des Juifs, des Chrétiens, des Musulmans, ainsi que des Hindous, Hindis, Sikhs, Bouddhistes, Yazidis, et autres allant et venant, commerçant en une paix relative.

Je ne saurais dire quand et pourquoi vint un changement, mais c’est ainsi. Vraisemblablement en raison de l’évolution des cultures dans les différents pays.

Lors de la conférence « Sous le glaive de César » fut traitée essentiellement une question fondamentale. Que faire? de la dérive d’une telle coexistence d’alors jusqu’à des niveaux jamais atteints jadis de persécution — persécution sans précédent contre des chrétiens.

Je regrette de dire qu’à propos de cette ère « ISIS » on n’a guère entendu de bonnes suggestions, si ce n’est le plaidoyer de Marlin pour — selon ses propres termes — un nouveau Plan Marshall pour le Moyen-Orient. Mais un tel plan reposerait sur la paix.

La paix était possible à la fin de la seconde guerre mondiale car les adversaires agissaient en tant qu’états, mais il s’agit maintenant d’écraser ISIS, Al-Qaida, Boko-Haram et autres groupes animés par l’esprit du terrorisme, ce qu’on pourrait tenter selon les méthodes employées par les Britanniques pour défaire les « Thuggee » à la fin du XIXème siècle. [N.d.T. : en Inde, bandes de malfaiteurs se réclamant plus ou moins de religion]. Mais selon la quasi-totalité des participants à la conférence « Sous le glaive de César », la paix risque bien d’être encore insaisissable pour des années. Elle ne viendra probablement que lorsque les compatriotes et coréligionnaires des terroristes leur feront cesser les persécutions.

Pour beaucoup d’entre nous, après le drame du 11 septembre l’accoutumance à la violence islamiste est une chose, mais tout autre est le spectacle de de la brutalité de moines Bouddhistes contre des Musulmans au Myanmar, ou d’Hindous contre des Chrétiens en Inde. D’où vient cette flambée de violence sectaire de par le monde ?

On peut trouver un début de réponse dans un phénomène global de montée de nationalisme sectaire.

Pour moi, « nationalisme sectaire » est une forme de nationalisme qui, pire que tout, enferme tout comme le fit le nazisme dans le nationalisme allemand. C’est un nationalisme qui rejette ce que nous, Américains, avons toujours considéré comme un élément essentiel de notre nationalisme et de notre identité nationale: ce qu’on appelle le « melting pot » [creuset de civilisation].

Les islamistes et autres, à l’esprit privé ou public, visent une sorte de pureté culturelle qui pousse à faire des boucs émissaires de tout individu ou groupe réputé polluer la culture traditionnelle.

Et donc, au pire, c’est l’ambition du Califat global visé par ISIS. Mais on peut aussi trouver un sens positif au nationalisme sectariste. En voici trois exemples possibles (« possibles », nous ne connaissons pas encore comment ils déboucheront). Le rejet de l’influence centralisatrice de l’Union Européenne par « Brexit ». – le rejet de la neutralité de Waashington, capitale fédérale, lors de la dernière élection présidentielle – le succès des candidats nationalistes à l’élection présidentielle en France. [N.d.T.: cet article a été publié entre les deux tours].

Ce dernier exemple sera éclairci après le second tour, mais même si la nationaliste d’extrême-droite Marine Le Pen ne l’emporte pas contre le centre-gauche Emmanuel Macron le 7 mai, le nationalisme et, de moindre impact, le catholicisme traditionnel gagnent du terrain en France. Dans le meilleur des cas, ne serait-ce pas une variante de la subsidiarité ?

Partout, les gens semblent repousser ce qu’ils ressentent — à tort ou à raison — comme une tentative des élites pour imposer des idées non conformes aux croyances populaires traditionnelles. Les élites savent bien faire les bons choix, un nombre croissant de citoyens est persuadé que les élites sont dans l’erreur.

Évidemment, que les Britanniques veuillent garder leur £ivre, et les Français retrouver leur Franc, est une chose, tout autre est le désir des Musulmans et Hindous d’expulser ou d’assassiner des Chrétiens, ou des Bouddhistes d’éliminer les Musulmans dans les pays où ces religions sont dominantes. Et sans aucun doute nombre de Britanniques et Français (et Américains) préfèreraient avoir moins d’immigrants Musulmans, et peut-être même plaideraient pour l’expulsion de Musulmans déjà installés. Un véritable casse-tête.

Que faire ? Des options diplomatiques et militaires bien sûr, mais pleines de conséquences potentielles inconnues. Une prière ferait du bien…

Il me semble qu’il faudrait d’abord une attitude aimante et ferme.

Souhaitons-nous que le Pakistan cesse de persécuter les chrétiens et abroge ses lois sur le blasphème Fermons le robinet des milliards d’aide militaire U.S.. Si on agit ainsi, Bibi sera libérée en un clin d’œil.

Source : https://www.thecatholicthing.org/2017/05/01/the-risings/