De la prospérité à l'épidémie - France Catholique
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De la prospérité à l’épidémie

L'Histoire compte deux grandes épidémies de peste particulièrement meurtrières en Occident. Toutes deux firent suite à une période de grande prospérité, provoquant à chaque fois une crise de civilisation.

Les précédents de l’histoire

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Saint Roch guérit les pestiférés, par Le Tintoret (1559), église San Rocco (Venise).

Saint Roch guérit les pestiférés, par Le Tintoret (1559), église San Rocco (Venise).

D.R.

Depuis 2000 ans, deux grandes épidémies de peste bubonique puis pulmonaire ont frappé le monde : la première dure pratiquement du IIIe siècle jusqu’à la fin du VIIe, alors que la deuxième, qui a commencé en 1317, a eu des séquelles continuelles jusqu’en plein XVIIe et XVIIIe siècles.

Une prospérité extraordinaire

La première – ce sera aussi le cas de la seconde – a commencé dans un monde prospère qui va brusquement traverser une crise de civilisation extrêmement forte.

L’Empire romain, au IIe siècle, qu’on appelle l’empire littoral, a connu une période de prospérité absolument extraordinaire, la plus belle réussite de la civilisation romaine. Cela correspond au règne de Trajan, à la construction des plus beaux monuments de Rome, à commencer par le Colisée.

L’arrivée des barbares

Mais les Romains ont été brusquement menacés par des peuplades barbares, qui jusque-là avaient été contenues en Orient. Leur arrivée aboutit à des ravages physiques dans tout l’empire d’Occident, qui vont laisser des traces pendant de nombreuses années. Ces différents peuples détruisent tout sur place. Les villes romaines qui étaient des villes ouvertes se retrouvent avec des monuments complètement renversés. C’est la ruine générale à l’intérieur des cités. Environ 70 villes tombent et disparaissent quasiment sur place.

Cela provoque une diminution de la population et aussi des déplacements de population, des fuites de paysans vers les parties les plus occidentales de l’Empire romain.

Les maladies suivent en même temps, dont la peste, qui vient sûrement elle aussi de l’Orient. Au VIe et à la fin du VIIe siècle, les morts se comptent par milliers à chaque fois que la peste frappe la population.

Certains épisodes marquent particulièrement les contemporains. Ainsi, lorsque le descendant des empereurs romains qu’est le saint pape Grégoire le Grand, pape de 590 à 604, inaugure son pontificat par un grand discours à la population de Rome, la foule se presse pour entendre la parole du Pape. Pendant son sermon, les contemporains disent qu’on voit autour du Pape les gens tomber par terre, morts, frappés par la peste. Saint Grégoire organisa alors une procession de l’icône de la Vierge Salus Populi Romani pour libérer la ville de la peste. C’est l’origine de la statue de l’archange saint Michel surplombant le château Saint-Ange, qui rengaine son épée. Selon la tradition, ce fut le signe clair, pour le Souverain pontife, que la peste était vaincue.

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